Le sens d'une célébration La célébration du nouvel An amazigh 2963 correspondant à l'année 2013 du calendrier grégorien revêt une signification particulière qu'illustrent les réalisations accomplies récemment au profit de la langue et de la culture amazighes. Outre le riche débat ouvert au sujet de la loi organique sur la langue amazighe, la période passée a été marquée par l'intégration du script amazigh tifinagh dans le Windows 8. L'utilisation du script tifinagh dans des écriteaux et enseignes affichés sur les devantures de certains édifices publics (ministères, écoles) et sur des panneaux de signalisation dans certains communes constituent aussi des faits saillants de cette évolution, sans oublier bien sûr le fait que nombre de productions amazighes ont été réalisées dans les domaines de la pensée, des arts de la littérature et dans l'audiovisuel. Plusieurs activités et rencontres en amazigh ont ponctué aussi l'année qui s'achève. Le nouvel an amazigh, appelé « ikhf n usggwas » ou « yennayer » chez les Amazighen dans les autres pays nord africains, représente pour les premiers habitants de la région l'occasion de faire le bilan de l'année passée mais également un moment appréciable pour se retrouver en familles en vue de fêter dans la pure tradition cette fête ancestrale. Bien qu'ils varient selon les régions, les repas préparés comme les festivités d'ailleurs, traduisent l'attachement des Amazighen à leurs traditions, mais également à la terre et à la patrie. Au-delà des ces festivités, les Amazighen nourrissent au passage d'une année à une autre l'espoir de voir l'année agricole leur apporter de meilleures récoltes. La célébration d'une telle fête offre de même l'occasion de faire connaitre aux générations montantes le patrimoine culturel des anciens dans le but de le perpétuer et de le protéger de l'oubli. Durant les 45 dernières années, les associations amazighes opérant dans le domaine au Maroc ont convenu de célébrer le nouvel an amazigh le 12 janvier de chaque année dans les différentes régions du pays, ce qui leur offre l'opportunité de réaffirmer leur attachement à l'identité amazighe ancestrale, de faire connaitre les traditions amazighes et de rendre hommage aux gardiens des rites amazighs en particulier parmi les femmes. Grâce à cette action des associations, certaines collectivités locales ont accepté d'inscrire cette fête dans leurs agendas offrant ainsi la possibilité aux conseils élus de participer aux festivités organisées à cette occasion, un passage obligé devant déboucher sur la reconnaissance officielle de cette fête. Divers plats sont préparés à cette occasion. Bien qu'ils varient selon les régions, ils sont dominés par « Laâssida » (bouilli de semoule), le couscous et d'autres préparations à base de graines. Les festivités sont agrémentées par des « Haidousses » et des chants et danses collectifs. Pour les mouvements amazighs en Afrique du Nord, il est temps de faire du nouvel an amazigh un jour férié comme le sont les jours du nouvel an de l'Hégire et du nouvel an du calendrier grégorien. Le projet a déjà vu le jour en Libye où les habitants de Jbel Naffousse et de Zouara ont décidé à partir de cette année de faire du nouvel an amazigh une journée fériée. Ahmed Assid, chercheur universitaire