On ne cessera pas de dénoncer les comportements despotiques dont fait preuve un certain patronat aussi bien local qu'étranger, en ces moments de crise. Comme si les ouvriers étaient responsables de cette situation de récession! Dans nombre d'entreprises agricoles, touristiques, industrielles, manufacturières, le sort de la classe laborieuse est quasiment le même. A maintes reprises, on a mis l'accent sur les calvaires qu'endurent les travailleurs dans plusieurs fermes d'export, appartenant aussi bien aux investisseurs nationaux qu'étrangers. Dans une métropole comme Agadir, cette pratique est encore plus aiguë, notamment le licenciement des employés des multiples unités hôtelières, en particulier le Salam qui a longtemps mis à l'écart les siens, même s'il semble bien que les nouveaux preneurs s'attellent à rectifier le tir pour leur donner gain de cause, après des années de rupture. Il en est de même pour le Transatlantique, dont le personnel a beau crier son mal, et le Valtur que les mafieux avaient fermé pour jeter les ouvriers dans l'abandon, sans oublier le Kasbah qui tourne le dos aux travailleurs ayant roulé leur bosse dans la corvée, durant des décennies... Aujourd'hui, on mettra à nu les conduites ostentatoires des opérateurs des sociétés agroalimentaires dans les préfectures d'Inezgane Ait Melloul et Chtouka Ait Baha. Lors des livraisons antérieures, on a déjà mis l'accent sur ces attitudes machiavéliques à l'encontre en particulier des responsables syndicaux. Cette situation ne fait que s'aggraver, devant des constats d'indifférence et de complicité des parties institutionnelles, censées défendre les intérêts de la classe ouvrière. C'est ainsi que ces patrons de ces compagnies procèdent aux remerciements, sous prétexte que la conjoncture économique est difficile. Ces expulsions ne font qu'augmenter, au fil du temps, sans aucune riposte des parties compétentes. Dès lors, les travailleuses, sous l'égide de l'Union marocaine du travail, ont décidé d'observer des sit-in de protestation devant les sociétés concernées, en présence d'une masse imposante, dénonçant les agissements tyrannique des entreprises, étrangères en particulier. Lors de ces manifestations auxquelles se joignent également les responsables de l'organisation syndicale en question, une série de revendications a été présentée dont particulièrement la nécessité du respect du droit syndical, la réintégration immédiate des ouvrières limogées et le refus de toute sorte d'exploitation, l'application du Smig et l'allocation sur les fêtes, la présentation de la carte de paiement et la carte de travail dûment faites, la garantie des lieux de travail en conditions parfaites, la levée des sanctions à l'encontre des travailleuses... Les ouvrières fort outrées par ces comportements arbitraires sont décidées d'aller jusqu'au bout, tout en fustigeant le mutisme des autorités locales et de l'inspection de travail qui, jusqu'ici, se sont montrées très impassibles devant ces dépassements perpétrés au su et au vu de tout le monde. Il va falloir alors se pencher sérieusement sur ces situations qui perdurent, en conformité avec les lois en vigueur, d'autant plus que la nouvelle Constitution assure tous les droits légitimes, qu'ils soient économiques ou sociaux.