Le Projet de Loi des Finances pour l'année 2013, soumis à l'examen de la Chambre des Conseillers depuis ce début de semaine, n'en continue pas moins de susciter un débat vif opposant les groupes de la majorité à ceux de l'opposition. Si pour les députés de la majorité, le PLF 2013 répond à des préoccupations du moment, notamment la consolidation des équilibres fondamentaux et l'impulsion de «la croissance solidaire», l'opposition, quant à elle, n'arrête pas de le stigmatiser, en relevant le "caractère limité du modèle de croissance". Malgré les divergences, le projet semble prendre une sortie par le haut. Après le vote majoritaire, vendredi dernier, au niveau de la Commission des finances, des équipements, de la planification et du développement régional, c'est probablement ce même scénario qui pourrait se reproduite, ce mardi, au terme de la séance plénière de la 2è Chambre, consacrée à l'examen des budgets sectoriels et au vote de la deuxième partie du budget. Lundi, les députés ont adopté la première partie du projet relative aux recettes. La partie concernant les dépenses risquerait, sans nul doute, de passer, mais non sans créer une certaine frustration, chez l'opposition en l'occurrence. A l'heure où nous écrivions ces lignes, les députaient continuaient à éplucher les budgets des différents ministères. Le débat promet d'être chaud, même si, au fond, cela ne servirait qu'à amuser la galerie, commente notre source. Si l'on en croit nos sources, le Budget de l'année 2013 finira par être adopté dans sa globalité, en dépit des amendements proposés par l'opposition. Le ministre de l'Economie et des Finances, Nizar Baraka, qui est venu défendre son projet devant les Conseillers, n'hésitera pas, encore une fois, à brandir l'article 77 de la Constitution pour rejeter certains amendements qui, à ses yeux, ne cadrent avec l'esprit et la lettre de «la règle d'or». En apparence, l'adoption du PLF au niveau de la Chambre des Conseillers ne poserait aucun problème. Un retour à la Chambre des Représentants, pour une deuxième lecture de la mouture amendée et l'adoption finale du projet, est très attendu. Auquel cas, le gouvernement n'aura pas de peine à convaincre, -non pas les membres de son camp-, les groupes de l'opposition à voter pour le premier projet de loi des Finances du gouvernement Benkirane. Une première expérience qui aura le mérite d'ouvrir les fronts de combat contre l'économie de rente, le blanchiment et l'équité fiscale.