Encore une fois, le siège de la province de Taza se trouve le théâtre d'affrontements violents entre jeunes diplômés chômeurs et forces de l'ordre. C'est le deuxième du genre donc en quelques mois seulement. Prévisible, commentent plusieurs observateurs de la ville, dans la mesure où le gouverneur de la province n'a pas ouvert des canaux de dialogue avec les jeunes diplômés chômeurs, ni apporté des propositions viables et concrètes à une situation lamentable que vivent ces jeunes, pourtant en sit-in depuis plusieurs mois déjà. Mercredi, 4 janvier, à 9 heures 30 minutes, les jeunes licenciés chômeurs et les diplômés de l'association nationale des diplômés chômeurs s'amenaient, comme d'habitude, vers le siège de la province. La forme de leur protestation a pris place vers le coup de dix heures et quart. L'information faisant savoir que les jeunes chômeurs allaient envahir le siège de la province circulait un peu partout. La logistique sécuritaire se mettant, elle aussi, sur ses gardes, pour contrer les 140 jeunes d'accéder à l'intérieur de l'édifice. Deux volontés en face-à-face. Et ça chauffe, tellement les jeunes avaient marre des promesses non tenues de la part des autorités locales. Les éléments de la sécurité ont pu dans un premier temps évacuer les lieux et repousser les jeunes licenciés et diplômés chômeurs un peu loin du siège de la province. Jusque-là, les choses sont maitrisables. Mais ce n'est que partie remise, car la foule a pris la direction du quartier populaire mitoyen d'Al Koucha. Là, les choses vont avoir une autre couleur. Et ce sont les chômeurs de tous bords et les gens qui souffrent des différents déficits sociaux qui vont rejoindre les émeutiers. Un déséquilibre qu'aggraveront les étudiants venus en groupes renforcer «le soulèvement populaire». La ville vit, depuis des mois, au rythme des factures jugées "gonflées" de l'électricité. L'ONE est depuis longtemps pointé du doigt. De durs affrontements vont donc avoir lieu, faisant des dizaines de blessés des deux côtés. Selon un acteur de l'Association Marocaine des Droits de l'Homme (AMDH), «la plupart des blessés sont dans le camp de la police». Mais, la remarque est que des estafettes de police circulaient au sein du quartier d'Al Koucha, avec des vitesses excessives, heurtant plusieurs jeunes gens, faisant des blessés graves. Le surnombre des émeutiers s'est renforcé l'après-midi lorsqu'une grande manifestation estudiantine est venue depuis la faculté au quartier Koucha. Alors que les renforts sécuritaires ne seront assurés que vers le début de soirée. Les émeutes ne prendront fin que vers 20 heures environ. Une deuxième leçon pour les autorités locales et leur approche sécuritaire, espérons que ce soit la dernière.