Forte détermination à renforcer le partenariat stratégique Le Maroc et la France ont affiché, jeudi à Rabat, leur détermination à renforcer leur partenariat stratégique dans les différents domaines, notamment économique. Cette volonté a été exprimée par le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane et le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, lors de la Réunion de Haut Niveau maroco-française, placée sous le thème «France-Maroc : un partenariat d'exception au service de la jeunesse». Les deux parties ont particulièrement convenu de renforcer la coopération bilatérale sur les chantiers majeurs que sont, entre autres, la régionalisation, la réforme de l'administration et de la justice, confirmant leur détermination à placer le partenariat économique au service d'une compétitivité partagée. «La France veut rester le premier partenaire économique du Maroc. Mais notre partenariat doit s'adapter en permanence pour répondre aux nouvelles aspirations qui s'expriment et aux enjeux qui émergent», a plaidé M. Ayrault. Faisant savoir que la France continuera à encourager les investisseurs français à «faire le pari du Maroc», il a relevé que la signature d'une déclaration relative à la colocalisalon industrielle permet de «jeter les bases d'un partenariat gagnant-gagnant qui s'articulera avec le pacte pour la compétitivité, la croissance et l'emploi qui constitue l'une des toutes premières priorités du gouvernement français». Le locataire de Matignon a confirmé le rôle qu'entend jouer l'AFD (Agence française de Développement) dans l'accompagnement de l'ensemble des projets communs, grâce à la mobilisation de tous ses outils d'intervention et l'élargissement du champ de ses activités au Maroc. Il a, en outre, mis en avant la volonté d'intensifier davantage la coopération universitaire, sur la base de la feuille de route signée par les ministères des deux pays en charge de ce domaine. L'AFD continuera également à financer le secteur de la formation professionnelle, notamment dans le domaine du développement durable, a-t-il insisté, rappelant au passage que le Royaume est le principal partenaire de la France en termes de coopération culturelle et universitaire. Sur un autre registre, M. Ayrault a mis en avant «la convergence de vues totale» sur les principales questions régionales et internationales. «Au Conseil de sécurité des Nations Unies, où le Maroc siège depuis le 1er janvier 2012 et qu'il préside en ce mois de décembre, notre collaboration est quotidienne sur toutes les grandes crises», s'est-t-il réjoui. La réunion de Haut niveau a permis aussi, selon Ayrault, des échanges sur «la nécessité d'un Maghreb uni, que la France appelle de ses vœux». S'arrêtant sur le partenariat pour la démocratie, le Premier ministre français a salué le processus de réformes engagé au Maroc. «L'adoption d'une nouvelle constitution, menée au terme d'un large débat de société, a montré l'image d'un pays en mouvement, fort de son héritage et confiant dans son avenir», a-t-il noté. Pour sa part, M. Benkirane a estimé que la Réunion de haut niveau ainsi que la visite que doit effectuer le président français, François Hollande, début 2013 au Maroc, donneront une nouvelle impulsion au partenariat stratégique entre les deux pays, pour que «la relation franco-marocaine reste une relation d'avenir, au service des jeunesses de nos deux pays» . Saluant l'initiative de la France pour la conclusion d'une Déclaration conjointe franco-marocaine sur la co-localisation «traduisant une dimension novatrice de notre partenariat qui va au-delà des schémas classiques de sous-traitance et de délocalisation des activités», M. Benkirane a noté que les opérateurs économiques des deux pays travailleront d'emblée «dans le cadre d'une compétitivité partagée bénéficiant de la synergie et de la complémentarité qu'offrent nos tissus industriels en tirant profit des atouts de chaque partie». D'après M. Benkirane, ce partenariat gagnant-gagnant favorisera la diversification de l'industrie au Maroc, mais permettra également aux entreprises françaises de générer de nouvelles activités, d'accroître leurs exportations et de maintenir l'emploi en France. Saluant la contribution de la France à des projets économiques de grande envergure entrepris au Maroc, M. Benkirane a, par ailleurs, mis en avant la convergence des vues des deux pays sur le plan régional et international. Pour M. Benkirane, les liens étroits unissant le Maroc et la France «transcendent l'aspect bilatéral et se traduisent également par une large convergence de vues sur les questions régionales et internationales d'intérêt commun». Le Maroc et la France ont «depuis toujours entretenu des relations privilégiées, façonnées par des valeurs partagées, des défis et des intérêts communs, et des liens politiques et économiques solides et multidimensionnels», a-t-il rappelé. Passant en revue le processus de réformes économiques, politiques et sociales mené au Maroc sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI, M. Benkirane a salué l'adhésion de la France à cette dynamique, se félicitant par la même du «soutien de Paris au plan d'autonomie marocain pour le Sahara qui constitue la base sérieuse et crédible d'une solution négociée dans le cadre des Nations-Unies». M. Benkirane a rappelé l'engagement profond du Maroc pour le renforcement de son partenariat stratégique avec l'Union Européenne, et la mise en œuvre optimale des plans d'action de son Statut avancé. Il a par ailleurs noté que la relance du Maghreb est une priorité de la politique étrangère du Royaume. «Dans la conjoncture actuelle, les relations inter-maghrébines ne répondent pas aux exigences et aspirations des peuples de la région. De ce fait, l'intégration maghrébine demeure une nécessité incontournable», a-t-il plaidé. Le Premier ministre a encore relevé que le Maroc et la France peuvent jouer un rôle plus important dans le cadre de la coopération triangulaire Maroc-France-Afrique, pour contribuer au développement des pays africains et permettre de lutter de manière efficace et pérenne contre l'immigration clandestine et les trafics de tous genres. «Le Maroc et la France sont en mesure d'approfondir leur coopération économique triangulaire en mettant en place des implantations communes maroco-françaises dans les marchés africains», a estimé M. Benkirane.