Quels impacts sur la circulation et la mobilité ? Après presque 21 mois de travaux intensifs, la première ligne du tramway de Casablanca sera opérationnelle dès demain, mercredi 12 décembre. Les habitants de la métropole, qui subissent actuellement les affres de l'engorgement du trafic automobile, attendent avec impatience ce nouveau mode de transport, espérant un véritable changement dans leur vécu quotidien. Toutefois, la question qui est sur toutes les lèvres des Casablancais est celle de savoir si les responsables de la société Casa-Transport ont garanti toutes les conditions nécessaires pour assurer un bon démarrage, selon les normes requises. L'accident tragique survenu dimanche dernier sur l'axe de Hay El Hassani, et où deux pieds d'un quinquagénaire ont été sacrifiés, a fait émerger la question de la sécurité aux alentours de la voie du tramway. Il est certain qu'un tel cas peut se produire dans n'importe quel pays du monde. Reste qu'une meilleure sécurisation du tracé du tramway nécessite une sensibilisation régulière des conducteurs et usagers. D'où la nécessité d'une diffusion continue de spots en ce sens, afin de familiariser les usagers de la voie publique avec ce nouveau mode de transport. D'autres projets dans le pipe Soulignons par ailleurs, que la concrétisation de ce projet a nécessité la mobilisation d'une enveloppe budgétaire estimée à 5,9 milliards de DH, pour une première ligne étalée sur 31 km, répartis en 48 stations d'arrêts, et sur lesquels circuleront 37 rames, d'une longueur de 65 m et 105 places assises chacune et aménagées pour transporter quotidiennement 604 voyageurs, soit un total de 250.000 usagers par jour. Selon la fiche technique du projet, le trajet du tram commence de Sidi Moumen, et se termine à Hay-Hassani, Ain-Diab et le Quartier des facultés, en passant par le centre-ville. Il ne faut pas s'attendre à ce que la mise en place de la première ligne résolve d'un seul coup le problème de la circulation à Casablanca. D'ailleurs, les responsables de Casa-Transport l'avouent. Dans un récent entretien à Al Bayane, Youssef Draiss, directeur général de la dite société, a souligné que «le problème de circulation à Casablanca n'est pas limité au périmètre d'influence du tramway. C'est un phénomène constaté aux quatre coins de la ville depuis quelques années», tout en précisant qu'il existe une multitude de facteurs qui sont à l'origine du problème. Pour lui, les véritables problèmes relèvent de «la régulation des flux de trafic, l'organisation des horaires de livraison en ville, la réorganisation des horaires de circulation des poids lourds en ville, l'instauration d'une politique de stationnement...», entre autres. Pour l'heure, Casa-Transport envisage de lancer une deuxième ligne reliant Boulevard Zerktouni au quartier Moulay Rachid, en empruntant les Bd Mohammed VI, Derb Soltane, Sbata et Sidi Othmane. Pour une optimisation maximale du coût, on envisage déjà «la mise en place d'un métro aérien», considéré «moins cher que le souterrain et qui vise à assurer la jonction entre le quartier Moulay avec la 1re ligne de tram à Sidi Moumen», a affirmé Youssef Draiss à la MAP. D'ailleurs, il faut rappeler qu'une telle option a déjà été recommandée par le Plan du déplacement urbain de 2007, qui prône la réalisation d'un réseau de transport équivalent à 171 km et comprenant 4 lignes de tramway, une ligne de réseau express régional et une autre de métro.