Compromis de gagnant/gagnant Le gouvernement français et le groupe d'acier indien, numéro un mondial, sont parvenus à trouver un arrangement reposant sur de concessions faites de part et d'autre, pour surmonter l'imbroglio survenu ces derniers jours entre le ministère de Redressement productif et le PDG du groupe sidérurgique, l'indien Lakshmi Mittal, qui avait auparavant annoncé sa décision de fermer le site de Florange (nord-est de la France). Cet arrangement de gagnant/gagnant a été trouvé à l'issue d'une rencontre tenue mardi 27 novembre dernier au palais de l'Elysée, et au cour s de laquelle le président François Hollande a tenu à soumettre au PDG Lakshmi Mittal un ensemble d'options pour solutionner ce litige émergé entre le la direction du groupe et le ministère de tutelle, sinon l'Etat sera obligé de nationaliser tous les sites installés sur le territoire français, en premier lieu ce de Florange dont la décision de fermeture de ses hauts fourneaux, annoncée par Arcelor Mittal, constitue le noyau du litige éclaté en plein jour entre l'exécutif et le groupe sidérurgique indien. Les conséquences sociales de la fermeture du site de Florange qui emploie 629 salariés ont poussé François Hollande à prendre en main et personnellement ce dossier litigieux, et surtout après la déclaration du ministre de Redressement productif, M. Arnaud Montebourg qui affirmait clairement que la France «ne veut plus d'Arcelor Mittal», qui ,durant des années, avait cumulé des reproches, dont le plus manifeste, entre autres, est le non- respect de ses promesses en matière d'extension des investissements dans les sites pour moderniser ses outils de production et renforcer sa capacité concurrentielle. Après le brandissement de la menace d'expropriation de l'ensemble des sites sidérurgiques en France suite à un refus de Mittal de vendre la totalité du site de Florange, l'exécutif français et la direction du groupe sont parvenus enfin à un accord portant sur la suspension de la nationalisation du site de Florange, conditionnée par un engagement clair de la part de Mittal à investir une enveloppe de 180 millions d' euros sur 5 ans, et reclasser les 629 salariés du site en question dans le site du froid du groupe d'acier. En attendant de passer à l'exécution des clauses de cet accord supervisé par le président de la République en personne, l'idée de nationalisation reste toujours retenue sur l'agenda industriel du gouvernement Ayrault, comme un choix décisif, destiné à éviter la disparition de cette industrie, face surtout à une déclaration qui prête à confusion quand M. Mittal n'a pas hésité à indiquer qu'il allait comptabiliser le pour et le contre de cet accord, ce qui veut dire que l'industriel indien voudrait s'accorder un moment de répit pour bien réfléchir avant d'agir à propos de cet arrangement qualifié de gagnant/gagnant : aider le groupe à maintenir ses parts de marché international, marqué par une concurrence très serrée, et éviter à l'Etat français de maintenir son projet de nationalisation, dont le mécanisme d'indemnisation est très encadré au plan juridique. Un rapport remis récemment au ministre du Redressement productif, et qui a provoqué le courroux du ministre du Redressement productif jusqu'à ce qu'il ait sorti le carton d'expropriation de tous les sites sidérurgiques, a constaté que Arcelor-Mittal n'avait pas respecté le cahier des charges en délaissant délibérément le site de Florange, et ce par le fait que le montant d'investissement consacré au renouvellement annuel des outils de production du site de Florange fut largement en deçà de l'effort requis, chiffré par l'autorité de tutelle à 80 millions d'euros d'investissement par an pour faire fonctionner le site de Florange. Rappelons que l'homme d'affaires, l'indien Lakshmi Mittal, pesant plus de 14 milliards d'euros, avait pu régner en maître sur l'industrie sidérurgique en Europe, après avoir absorbé le groupe sidérurgique européen Arcelor (né d'une fusion des sidérurgies espagnole, luxembourgeoise et française, effectuée en 2002), par la voie d'une offre publique d'achat (OPA), lancée par le groupe Mittal Steel Compagny pour un montant de 18,6 milliards d'euros, pour aller devenir Arcelor Mittal en 2006. La motivation d'investissement dans ce secteur connait un recul tangible, occasionnée par la concurrence qui se corse de plus en plus dans ce domaine et la crise que traversent la plupart des pays de la zone euro, où le nombre de chômeurs atteint la barre de près de 25 millions de personnes, dont 3,2 millions en France. Les rédacteurs du rapport économique 2012 de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), établie à Paris, ont qualifié la zone euro de «maillon faible de le croissance mondiale», estimant que les satisfecit demeurent de courte durée, ce qui fait qu'un effort beaucoup plus soutenu est impérativement requis pour assurer la viabilité à long terme. Rédigées en données quantifiées, les perspectives de croissance dans des grands pays développés traduisent clairement la morosité ambiante. C'est-à-dire que la récession dans la zone euro «devrait être plus forte que prévu, avec un PIB en recul de 0,4% au lieu de 0,1%. Les Etats-Unis devraient faire légèrement mieux, à 2,2% (2,4% prévu en mai dernier) pour retomber à 2% en 2013, prévoit le rapport de l'OCDE. Les économistes de l'OCDE attirent l'attention sur l'éventualité d'un autre danger qui pourrait venir d'outre atlantique pour entrainer l'économie mondiale dans le fond du fond de la crise actuelle, si les Etats-Unis ne parvenaient pas à réduire l'épaisseur de leur mur budgétaire (déficit abyssal des comptes publics.)