1,4 milliard DH pour le projet anti-pollution du littoral Est de Casablanca Mercredi 28 novembre 2012, le Conseil de la ville de Casablanca invite la presse nationale à constater de visu l'avancement du projet de dépollution du littoral Est de la capitale économique du Maroc. Evénement de grande importance, en ce sens qu'il constitue un dispositif majeur de l'assainissement de la ville. La Maire de la ville, accompagné de ses collaborateurs, ainsi que le team Lydec conduit par Jean pascal Darriet, ont essayé de présenter les tenants et aboutissants du projet et répondu aux questions des journalistes présents. On retiendra notamment que le projet nécessitera un financement de l'ordre de 1,4 milliard DH et sera opérationnel vers la fin de l'année 2014. Lancés en 2011 et réalisés en trois tranches à l'horizon 2014, les ouvrages visent en particulier à protéger la population et le littoral du secteur Est de Casablanca de la pollution liquide due aux rejets d'eaux usées brutes, notamment industriels, à améliorer le cadre de vie des habitants, à revaloriser et embellir la façade maritime, a indiqué mercredi, le directeur des grands projets de Lydec, Hamid El Misbahi, lors d'une visite au site organisée par le Conseil de la ville de Casablanca et la l'opérateur de services publics. S'étalant sur une longueur de 24 km, le projet se compose de deux intercepteurs côtiers de diamètre variant entre 900 mm et 2500 mm, de plusieurs stations de pompage de différentes capacités pouvant aller jusqu'à 3 m3/s, d'une station de prétraitement à Sidi Bernoussi d'une capacité maximale de 11 m3/s munie d'un système de dessablage-dégraissage et d'un émissaire marin de plus de 2 km de longueur et de 20 m de profondeur par rapport au niveau de la mer. La réalisation de ce projet se fera à travers une technologie de pointe notamment l'utilisation des micro-tunneliers pour le creusement de la galerie de la tranche port, qui est une première au Maroc. D'après les explications fournies, ces appareils automatisés sont placés à la profondeur souhaitée, à l'intérieur des puis d'attaque. Ils creusent les galeries prévues, sans faire des tranchées ouvertes ou mobiliser une équipe au sous-sol pour superviser les travaux de creusement. Cette méthode permet de travailler sous les routes et voies ferrées, assure davantage de sécurité, offre un gain de temps indéniable, occasionne moins de gêne aux riverains et usagers de la voie publique et minimise le risque pour les bâtiments adjacents. Ce système fonctionne déjà pour la partie Ouest de la ville dont les eaux usées sont interceptées et prétraitées à la station d'El Hank, ce qui a permis d'obtenir le Pavillon bleu pour la plage de Aïn Diab. Des projets d'envergures à la hauteur des ambitions Ce chantier d'envergure, qui représente le plus grand investissement de Lydec, a pour objectif de disposer de plages propres, de contribuer à leur labellisation et restaurer ainsi le potentiel touristique de la zone, de répondre aux nouvelles normes de rejet d'eaux usées dans le milieu marin et de permettre le raccordement des eaux usées des nouvelles zones d'aménagement urbain sur les intercepteurs et éviter les rejets directs en mer. Le littoral Casablanca-Est comprend la zone délimitée entre le port de Casablanca et la ville de Mohammedia. Elle représente la zone la plus industrialisée de la ville et regroupe à elle seule 80% des installations industrielles. Afin de préserver au mieux l'environnement, les Autorité de la ville ont initié dès 2010 des chantiers phares en termes de dépollution et de collecte des eaux usées. Différentes solutions on été développées en partenariat avec le délégataire, en fonction des zones à dépolluer, qu'elles se situent en bordure du littoral ou dans les terres. Les travaux pour transférer les eaux usées de la commune de Dar Bouazza vers la station El Hank ont été lancés le 5 avril 2010 par Sa Majesté le Roi. Ce projet, qui s'élève à 335 millions de dirhams TTC, comprend la construction de 42 km de réseau, de dix stations de relèvement pour les eaux usées et de huit ouvrages de rejet en mer pour les eaux pluviales ; En 2011 se sont poursuivis les travaux de construction de la station d'épuration de Médiouna, dont la mise en service est prévue avant la fin de l'année 2012. Cette station dimensionnée pour une population de 40 000 habitants utilisera une technologie avancée: la filtration membranaire, qui permet d'épurer les eaux usées pour les réutiliser dans l'irrigation. Un projet ambitieux Le projet s'inscrit dans le cadre de la Charte nationale de l'environnement et du développement durable initiée par S.M. le Roi en juillet 2009. Il est également préconisé par le Schéma Directeur National d'Assainissement liquide (SDNAL) en termes de protection des grandes villes côtières. Le projet représente une poursuite des actions définies par le plan directeur d'antipollution de la wilaya du Grand Casablanca. Le projet d'Antipollution de la zone Est de Casablanca a pour objectif de protéger la population et les plages du secteur Est de Casablanca de la pollution liquide due au rejet d'eaux usées brutes, de se préparer à la labellisation des plages du littoral Est de Casablanca et de se préparer à la mise en place de nouvelles normes de rejet d'eaux usées dans le milieu marin. 55% des unités industrielles du pays Premier pôle industriel du pays avec plus d'un tiers des établissements industriels du pays, Casablanca concentre 55 % des unités productives et près de 60 % de la main-d'œuvre industrielle. Avec plus de 4 millions d'habitants, la région du Grand Casablanca d'une superficie de 1 200 km2 avec 70 km de littoral, génère à elle seule 25 % du PIB national et constitue un centre urbain par excellence. On y retrouve deux villes principales : Casablanca et Mohammedia, ainsi que deux provinces composées de plusieurs petites villes, dont notamment Nouaceur et Mediouna.