Marginalisation et profonde colère Depuis déjà presque quatre ans, plus exactement en 2009, Sidi Ifni, à l'instar de nombre de régions du royaume, a été érigé en province. Une bonne chose pour ce bout du territoire du pays, longtemps frappé par le dénuement et la précarité. Cette nouvelle province se scinde en deux cercles principaux, à savoir Sidi Ifni-centre et Lakhssas. Au fil du temps, au regard des soulèvements qui émaillent souvent le chef-lieu de Sidi Ifni, les autorités locales, pour des raisons sécuritaires, se sont focalisées sur cette partie enflammée de la province. Cette focalisation excessive se fait, généralement, au détriment des populations du cercle de Lakhsass qui compte pas moins de dix communes rurales, soit presque 6000 habitants. En effet, les citoyens de cette localité se plaignent du comportement des décideurs, en particulier le gouverneur de la province, qui se comportent, à leurs yeux, d'une manière unilatérale envers leurs problématiques. Dans ce sens, on croit savoir, par l'intermédiaire de certains conseillers de la municipalité de Lakhssas, que les projets structurants programmés par le conseil provincial ne concernent que le cercle de Sidi Ifni, alors que le cercle de Lakhsssas est totalement ignoré et livré à son sort. D'aucuns considèrent alors cette discrimination flagrante, comme une atteinte directe et étouffante à leurs droits légitimes. Les populations de Lakhsssas estiment donc que cette conduite ségrégative s'explique par le fait que les autorités, particulièrement le gouverneur, n'agissent que là où les émeutes sont préoccupantes, c'est-à-dire à Sidi Ifni. Cette attitude a fini alors par exacerber les populations de Lakhssas et les élus de cette localité dont certains sont membres au conseil de la province de Sidi Ifni, fort frustrés par cette attitude discriminatoire. Ils finiront, sans doute, par déclencher une vague de mécontentement et s'insurger contre cette indifférence, à travers des manifestations de protestation et d'indignation. Sur le plan des équipements sociaux, le cercle de Lakhssas est également laissé pour compte. A titre d'exemple, les citoyens de cette localité souffrent d'un manque terrible des services sanitaires, du fait de l'absence des dispensaires et des ressources humaines. Le centre de santé qui y existe ne répond guère aux attentes et besoins des populations. Par contre, au centre de Sidi Ifni, on vient de programmer, selon le délégué de la santé, trois nouveaux établissements sanitaires, en plus de celui qui existe déjà, particulièrement le centre hospitalier provincial. Cette exclusion suscite chez les habitants du cercle de Lakhssas une profonde colère et en endosse la responsabilité au gouverneur. Il est donc de l'intérêt du gouverneur, en tant qu'ordonnateur, de se comporter en toute équité à l'égard des cercles qui forment une province récente que nul n'a le droit de diviser en deux parties : l'une favorisée, l'autre défavorisée.