Partira, partira pas ? Le sanguinaire des carnages met du temps à lâcher prise. L'expectative est au paroxysme. De toutes les collisions du printemps démocratique, celle de la Syrie semble, rubis sur l'ongle, trouver du plaisir à molester le peuple à petits feux. Cette fois-ci, l'équation s'embourbe dans la complexité. Il ne s'agit plus d'une simple formalité de tyran face aux soulèvements de masse, comme ce fut le cas en Tunisie, en Egypte, au Yémen ou encore en Libye. Les paramètres de la vicissitude syrienne dont le pouvoir ne cesse de cumuler les impairs, sont aussi multiples que conflictuels. Les intérêts des uns et des autres jettent le pays embrasé dans un affront électrique. Le Liban et son impétueux Hezbollah, la Palestine et son virevoltant Hamas, Israël et son emprise glauque, taraudent ce bout de terre en ébullition explosive. Là-haut, les faucons de l'Occident lestent l'ancre pour une éventuelle riposte incendiaire. En fait, l'intrusion de force n'est pas aussi simple que cela, puisque les Russes et les Chinois leur jouent les trouble-fêtes dans une corrida ensanglantée. Toute intervention musclée attiserait, sans doute, les tensions d'une chamaille fratricide. Entre temps, des rebelles irrésistibles croient toujours en la destitution de leur despote qui, en revanche, accentue les massacres à bout pourtant. Et c'est toute une civilisation séculaire qui se déchiquète, se dépèce et s'effiloche, sous les yeux impuissants de son entourage. Qui mettra fin à cette boucherie quotidienne ? Tout le monde est aux aguets, sans s'évertuer à s'immiscer ouvertement dans cet embrasement infernal. Quel dessein attend le peuple syrien ? Les insurgés paraissent déterminés à mener leur résurrection à terme, au prix du feu et du sang. Conscient de tous les rouages multiformes dans lesquels s'engouffre sa « monarchie », Bechar Al Assad, s'entête à rudoyer son peuple sous les obus de ses artilleries fatales. A qui profitent alors ces représailles, débouchant sur un réel génocide ? Certainement pas au peuple syrien endeuillé. Les solutions négociées ne semblent pas aboutir, jusqu'ici, en dépit de l'activisme du conseil autonome de salut qui sillonne, actuellement, nombre de pays influents. Le dictateur tortionnaire, réussira-t-il a maintenir son autocratie, avec la complicité de ses alliés, quoique discrédité par l'ensemble de la communauté syrienne : la rébellion surexcitée, parviendra-t-elle à libérer le pays du joug totalitaire ? Autant de questions qui pleuvent présentement dans la scène politique internationale. En tous cas, une chose est certaine. Le maillon syrien d'une chaine résurrectionnelle des peuples du Maghreb et du Moyen Orient, bien que récalcitrant au vu de ses spécificités géostratégiques, ne saurait craquer devant la volonté des populations, en quête, plus que jamais, de la liberté, de la dignité et de la prospérité.