La chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca a condamné une adolescente à cinq ans de prison ferme pour infanticide et débauche. Elle a étouffé son bébé, fruit d'une relation illégitime, avant de lancer son premier cri après sa naissance. Retour sur les péripéties de ce fait divers qui interpelle à plus d'un titre. Malika, une adolescente, charmante et belle, naïve, âgée à peine de vingt ans, poursuit ses études au lycée et ne pense qu'à terminer avec succès son parcours scolaire pour trouver un emploi afin d'aider sa mère et son unique frère. Après l'échec d'une relation amoureuse qu'elle avait nouée avec un lycéen de son âge, elle ne pensait plus refaire, du moins en ce temps, l'expérience, malgré les nombreuses demandes eu égard à sa beauté attrayante. Mais pourrait-elle résister à ses nombreuses demandes ? Vers la fin de l'année scolaire, un jeune, âgé de vingt trois ans, la traquait tous les jours. Secoué par sa superbe beauté, il l'attendait toujours à la sortie des classes et suivait son ombre jusqu'à son domicile, en lui lançant des paroles exprimant son admiration pour elle. Tous les moyens étaient bons pour ce jeune, fonctionnaire de son état d'après ce qu'il lui a dit, pour atteindre son objectif. L'astuce du renard, la prudence du serpent, des dizaines de promesses et des histoires à dormir debout ont été de mises pour avoir la belle créature dans ses filets. Dès la première fois qu'elle lui a répondu, le jeune renard lui a fait miroiter le bonheur du mariage avec lui et une vie pleine de joie et de plaisirs. La pauvre naïve a fini par céder. Et voilà, les deux «amoureux» se rencontrent chaque fois, partent au cinéma, prennent des cafés ensemble. En quelques jours, il a réussi à la manipuler comme bon lui semble. Elle ne lui refuse rien et ne lui pose pas de questions pour savoir au moins de qui il s'agit. La jeune Malika ne connaît que son prénom «Ahmed», dont il faut en plus s'assurer, et son numéro de téléphone portable. Quelques jours plus tard, il l'invitait à un hôtel de «passe» au centre ville. Et voilà, la jeune Malika, à son jeune âge, faisait tout ce que font les autres femmes. Dès le premier mois, la pauvre est tombée enceinte. Après six semaines, elle a annoncé la nouvelle à son «fiancé», croyant qu'il se précipitera pour régler la situation entre eux. Mais, elle a été déçue. Le jeune a disparu et a changé de téléphone portable. Que devrait faire la pauvre jeune dame ? Elle s'est renfermée sur elle-même alors que son ventre grandissait petit à petit. Elle portait des habits de telle sorte à ne pas attirer l'attention de sa mère et de ses voisines. Une vie infernale jusqu'au jour de l'accouchement. Un soir vers 22 heures, elle sentait la gestation. Comme elle l'avait prévu apparemment, elle est montée directement à la terrasse de sa demeure et a mis à la belle étoile un petit bébé qu'elle a étouffé avant de lancer son premier cri. Après, elle l'a rangé dans un sac en plastique et l'a jeté dans la poubelle. Malika a cru en ce moment que l'affaire est close et qu'elle recommencerait de nouveau sa vie. Mais, elle a oublié qu'au moment où elle a mis le sac en plastique dans la poubelle vers 23 heures, le gardien l'a bien repérée. Il a alerté immédiatement la police après avoir vérifié ce qu'était dans le sac qu'a jeté la dame en ce moment. La rue était calme. Crissement des pneus et jeu de gyrophare. Les limiers arrivent sur la brèche. Soumise à l'interrogatoire, la pauvre a tout avoué. Devant le juge, elle a raconté toute cette histoire, d'une voix tremblotante et les larmes coulaient sur ses joues. Finalement, la Cour l'a condamnée à cinq ans de prison ferme. L'auteur du drame, le jeune fonctionnaire, demeure recherché mais sur la base seulement des indications données par la victime.