Depuis longtemps, le Nord du pays vivait dans l'abandon et le dénuement. Pour les marocains, ces localités nordiques étaient synonymes de came et de trabando. L'oppression était à l'apogée et suscitait courroux et vexation. Image d'un Maroc qui se lance résolument au changement, le Nord était condamné à la métamorphose. L'étroite coopération qui s'ancre inéluctablement à la proximité de l'autre côté de la rive, notamment avec l'Espagne et la France, incite à l'émancipation du Nord. Sans plus tarder, on s'y attelle à bâtons rompus. Au fil du temps, on gagne le Nord, après l'avoir perdu, des lustres durant. On y plante des joyaux, tout au long du bassin méditerranéen. Certes, les gros bonnets du blanchiment et de la drogue se sont arrangés à trouver, dans cette mue effervescente, leur place au soleil, sans s'opposer à l'épanouissement de la région, mais, à coup sûr, le fleuron nordique s'emmitoufle dans l'éclosion et le prestige. En si peu de temps, toute cette bannière, mise sous l'éteignoir pendant des décades, caracole au sommet de la béatitude. Nombreux sont les projets qui y voient le jour, en un temps record, pour colmater les déficiences patentes. De gros budgets ont été mobilisés et injectés dans des localités avides d'aménagement. Le Tanger Med qui pulvérise la cavalcade explosive de cette zone nordique en une parfaite illustration. Erigée en un réel outsider de l'autre rive de la méditerranée, cette performance développementale place notre pays dans la cour des grands, en termes de challenger commercial de premier ordre. Pour ce faire, il aura fallu également appliquer dans un long périmètre, une lourde nomenclature, en matière de réseautage économique novateur, associant toutes les contrées avoisinantes dans un essor globalisant. C'est ainsi que les grands chantiers, notamment la mise en place du réseau autoroutier, ferroviaire, portuaire, routier, balnéaire et touristique, s'allient organiquement avec les projets structurants des communes et patelins, au niveau de la dotation en eau potable, de l'électrification du monde rural, de la restructuration urbanistique, du rehaussement de l'activité halieutique...Progressivement, on ne perd plus le Nord ! On est bien en boussole vers une valorisation d'une région, bourrée de potentialités et juchée sur un promontoire stratégique de haute facture. A des cadences accélérées, le Maroc tente alors de rattraper les temps perdus d'une politique d'insouciance, débouchant sur l'inaction mortelle. Récemment encore, sans jamais perdre le Nord, on achève la rocade méditerranéenne, longue de 560 kilomètres. De Tanger à Saidia, en passant par Ksar Kébir, Fnidk, Tétouan, Jebha, Al Hoceima, Nador et kebdana, on ne fait plus que 7 heures de route, au lieu de 11h. Une forte économie de temps et d'argent, outre le confort et la sécurité que requiert cette réalisation d'envergure. Avec plus de 250 000 opportunités d'emplois directs et indirects, ainsi que 80 000 lits, que peut réunir cette prouesse, la ruée vers le Nord poursuit son bonhomme de chemin vers l'émergence de nouveaux centres urbains, la fixation de la démographie limitrophe, l'incitation aux activités commerciales d'accompagnement, la desserte de plus de 200 kms de plages et de sites de haute qualité écologique, l'ouverture de débouchés de commercialisation de produits de pêche...Le Nord est, en fait, en pleine mutation, dans une dynamique de modernisation galopante, alliant harmonieusement facteurs économiques et aspects sociaux, au centre desquels l'élément humain s'adjuge une place de choix. L'effort entrepris, avec sérénité et détermination, dans le Nord est assurément, le meilleur choix pour tout d'abord, reconnaitre les droits de toute une population, longtemps soumise à l'exclusion et, ensuite, s'outiller aux implacables rapprochements partenariaux d'outre mer.