Dans un contexte où l'économie mondiale est en pleine déchéance, le Maroc opte pour la voie africaine, étant donné les difficultés que connait le marché européen, son principal partenaire. Ceci dans le souci de diversifier ses partenaires économiques et commerciaux. Cela témoigne également de son attachement indéfectible à son continent et son désir de maintenir avec ses partenaires africains, des relations économiques et commerciales intenses, malgré la donne économique du continent qui n'est pas au beau fixe. La politique du Maroc en faveur des Etats africains s'articule autour d'une solidarité en matière de développement durable, humain, socio-économique. Cette forte amitié avec les pays africains s'est lue très tôt dès l'accès au trône de SM Mohamed VI. En 2000, il avait avancé l'idée de l'annulation de la dette des pays africains les moins avancés et de l'exonération totale des droits de douane sur leurs produits au cours du sommet Euro africain au Caire. De nombreuses autres prestations se sont suivies dès lors. L'apport du Maroc au niveau continental au cours de la dernière décennie concerne à la fois les domaines diplomatique, économique, politique, culturel. Ce qui fait de lui le pionnier et défenseur de la coopération Sud-Sud. Avec à son tenant un arsenal de 480 accords, le Maroc apparait en tant que 2ème plus grand investisseur en Afrique. Les réformes entreprises en son sein, notamment en matière de démocratie ont contribué aux intérêts de l'Afrique. Ce qui a élevé son prestige en tant que modèle pour les démocraties naissantes et en crise du continent. Il a servi ainsi d'accompagnateur à beaucoup d'Etats africains en pleine transition démocratique. L'une des missions que s'est donnée le Royaume c'est de contribuer au maintien et rétablissement de la stabilité dans les régions et Etats où résident des foyers de tensions. Le Royaume entretient ainsi des rapports étroits avec les organisations sous régionales dont la mission principale est d'assurer la paix et la stabilité, notamment la CEDEAO (Communauté des Etats de l'Afrique de l'Ouest).Il assure aussi efficacement l'effectivité de ce volet politique grâce à sa position de membre non permanent de l'ONU. Ce qui lui permet de défendre les intérêts du continent. Les accords économiques dans différents secteurs viennent entériner cet attachement au continent et renforcent le volet diplomatique. Plusieurs entreprises privées marocaines spécialisées dans différents domaines montent en puissance sur le marché africain. Ce sont notamment les télécommunications (Maroc-Télécom), l'eau (ONEP), l'électricité (ONE), les finances (Attijariwafa Bank).Récemment, au cours d'une conférence d'Attijariwafa Bank sur « la place du Maroc dans le monde », le Maroc affirmait encore son choix pour la voie africaine, quoique ce choix puisse être considéré d'audacieux pour son économie. En effet, il s'opère dans un contexte où l'épée de Damoclès est suspendue au-dessus de la tête de tous les Etats dans le monde. Dans ce climat d'incertitude et de peur d'une crise financière mondiale, opter pour le marché africain témoigne de la défense du Maroc de la coopération sud-sud. Dans le continent, crises politiques, déficits économiques, analphabétisme foisonnent. Se diriger vers l'Afrique pour y établir des succursales démontre la place qu'accorde le Maroc au continent africain en tant que partenaire, malgré ses multiples relations privilégiées avec les puissances européennes.