Le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Eddine El Othmani, a tenu, hier à Rabat, un point de presse à l'occasion de la Journée de l'Afrique. Il y a réitéré l'engagement du Maroc pour la stabilité et le développement du continent. Pour Saâd Eddine El Othmani, le fait que le Maroc ne soit plus membre de l'OUA ne peut en aucun cas altérer sa position dans le continent. Que le Maroc ne soit pas membre de l'Organisation de l'union africaine (OUA) ne peut en aucun cas altérer ni sa position ni son engagement vis-à-vis du continent. C'est ce que le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Saâd Eddine El Othmani, a déclaré, hier à Rabat, en commémoration de la Journée mondiale de l'Afrique. À cette occasion, dont la célébration a été organisée par les missions diplomatiques des pays accrédités près le Royaume du Maroc avec le concours de la Fondation Diplomatica, le chef de la diplomatie marocaine a réitéré la volonté nationale de ne ménager aucun effort pour le bien-être de l'Afrique. L'heure au bilan « Dans sa politique africaine, le Maroc a mis en place un cadre juridique composé de plus de 500 conventions de coopération dans les différents domaines, témoignant de la volonté commune de l'ensemble des partenaires africains », indique El Othmani, précisant que le Maroc cherche par ce biais à consolider les relations de partenariat Sud-Sud où développement durable et réhabilitation des ressources humaines restent les lignes directrices. À cela s'ajoutent l'échange d'expertise et le transfert des technologies ainsi que la présence effective de nombreuses institutions publiques et semi-publiques à travers des services bancaires, le transport aérien et la formation professionnelle. « Le Maroc accueille au sein de ses universités et centres de formation plus de 8 000 étudiants africains de provenance de plus de 40 pays du continent. 6 500 de ces jeunes bénéficient d'une bourse octroyée par le Maroc et nous ferons de notre mieux pour que ce chiffre puisse évoluer dans l'avenir », promet El Othmani. Stabilité = sécurité Effort rime avec engament pour le Maroc, deuxième investisseur économique africain en Afrique. « À travers l'instrument de coopération triangulaire, le Maroc cherche le moyen de financer l'échange d'expertise afin de mettre en place des partenariats avec des pays et organismes ayant témoigné de leur volonté de contribuer et de soutenir les projets de développement », ajoute le chef de la diplomatie marocaine. Mais la stabilité économique de l'Afrique à laquelle aspirent les efforts du Maroc reste intimement liée au besoin sécuritaire de la région. « La coopération régionale requiert une grande importance puisqu'elle vise surtout à instaurer la démocratie et l'intégration économique au niveau local », insiste El Othmani. Et de souligner que dans le cadre de l'Union du Maghreb arabe et de la Communauté des Etats du Sahel et du Sahara mais aussi en tant que membre observateur de la CEDEAO, le Maroc soutient une régionalisation visant au rapprochement et au maintien de la stabilité. « Si la sécurité et la paix continuent à jouer un rôle essentiel dans le processus de développement, l'Afrique reste, au grand regret, victime de plusieurs zones de turbulences surtout dans la région du Sahel et du Sahara où la gravité de la situation sécuritaire menace la stabilité dans l'ensemble des pays du voisinage », reconnaît le chef de la diplomatie marocaine. En exemple, le ministre cite le soutien humanitaire du Maroc au Mali et aux réfugiés de ce pays et rappelle que le Royaume compte plusieurs initiatives dans ce cadre, notamment l'effacement des dettes des pays africains les moins développés en 2000 et son intervention en tant que médiateur pour mettre fin aux conflits au sein de l'Afrique. « Nous avons profité également de notre adhésion au Conseil de sécurité pour défendre les intérêts du continent. La question du Mali n'a pas encore été débattue mais nous aspirons à ce que ce dossier reste d'abord celui de l'Afrique. Nous continuons d'ailleurs, dans ce sens, à appuyer les efforts de la CEDEAO », affirme El Othmani précisant que « l'internationalisation » des conflits ne garantit aucunement leur résolution. Les épreuves du passé le montrent amplement et celle de la Syrie alimente toujours le débat au Conseil de sécurité. « Nous réfléchissons au dénouement de la situation en Syrie qui fera l'objet d'une réunion que les « Amis de Syrie » tiendront bientôt en France », annonce le ministre ajoutant qu'un dialogue est également en cours avec la Russie sur sa position dans ce conflit. « Nous allons certainement relancer la question à l'occasion du Forum sino-arabe en Tunisie vers laquelle je me dirige aujourd'hui », lance le ministre avant de clôturer le point de presse. * Tweet * * *