Le feuilleton judiciaire de ce qu'il convient désormais d'appeler «affaire Khalid Alioua et consorts» démarre cette semaine avec l'approfondissement de l'instruction confiée au magistrat Noureddine Dahine, juge d'instruction auprès de la Cour d'appel de Casablanca. Après un weekend orageux derrière les barreaux à la prison d'Okacha, l'ancien directeur général du crédit immobilier et hôtelier (CIH), Khalid Alioua devra répondre des charges retenues contre lui. Jusqu'à présent, selon des sources concordantes, les 17 mis en cause dans cette affaire (quatre en état de détention et 13 en liberté provisoire) sont poursuivis notamment pour dilapidation de deniers publics. Deux autres présumés accusés n'ont pas répondu à l'appel de la Brigade nationale de la police judicaire (BNPJ), vendredi lors de l'audition. Une absence, jugent d'aucuns, qui pourrait peser comme circonstance aggravante à leur égard. Ce feuilleton qui n'est qu'à son premier épisode promet des rebondissements au fur et à mesure que l'instruction judiciaire de ce volumineux dossier avance, font remarquer les mêmes sources. Celles-ci arguent cette constatation par les dysfonctionnements relevés dans le rapport de la Cour des comptes ayant été à l'origine de l'enclenchement de la poursuite. On parle surtout de la rénovation et la réfection de l'Hôtel Riad Salam situé sur la Corniche de Aîn Diab à Casablanca. Environ 70 millions de dirhams ont été débloqués dans ce sens. Mais apparemment, précisent les mêmes sources, les dispositions du cahier des charges ont été violées par l'entreprise égyptienne à laquelle le marché a été attribué. L'ameublement et des équipements défaillants auraient été importés du pays des Pharaons. Cet établissement touristique aurait également servi de caisse noire à certains hauts responsables de la banque. Des réceptions, des fêtes et des cérémonies, organisées dans des résidences de certains responsables à des fins n'ayant aucune corrélation avec la banque, seraient déboursées par la caisse de l'Hôtel. Le coût moyen de telles cérémonies oscille autour de 130.000 dirhams, ajoutent les mêmes sources. Le dossier de la résidence de l'ancien président serait aussi sur la sellette. D'une superficie de 5000 m2, cette résidence appartenant à la Banque a été acquise à 1.8 million de dirhams alors que son prix réel sur le marché avoisine les 8 millions de dirhams. En plus de tout cela, ladite résidence a été rénovée à pas moins de 4 millions de dirhams déboursés par le CIH, font savoir les mêmes sources. En somme, les dysfonctionnements seraient en cascade. Et d'autres détails seraient révélés lors des audiences marathoniennes en vue.