Authentique qu'elle est, de par son nom bien sûr, mais par son histoire aussi, ouverte et accueillante, de par sa géographie et l'amabilité de sa population, Assilah s'apprête à faire valoir, à partir de ce vendredi soir, d'autres qualités non moins valorisantes. Celles de cité de réflexions savantes, de débats de sages, de créations artistiques plurielles et de théâtre à ciel ouvert où culture et art viennent entretenir un mariage d'amour avec son Moussem Culturel International, qui souffle cette année sa 34ème bougie. A la hauteur des attentes, Assilah et son Moussem ne comptent pas encore, cette année, faire dans la demi-mesure. Entre colloques, ateliers d'arts plastiques, évènements de peinture murale, expositions, ateliers de peinture et de gravure pour enfants et concerts de musique, de chants et de danse, la programmation est, pour le moins, prometteuse. D'emblée, le ton sera donné par un colloque à l'air du temps. Une kyrielle d'acteurs politiques, experts, chercheurs et représentants des médias des pays des deux rives de la Mare Nostrum se réuniront, dans le cadre de la 27ème session de l'Université d'été Al Moatamid Ibn Abbad, pour débattre de la thématique +les eaux effervescentes de la Méditerranée : crise au Nord et soulèvement au Sud+. Ils seront appelés à donner, chacun, sa vision d'un nouveau partenariat méditerranéen, qui doit prendre en compte «les changements qui animent la région et les évolutions possibles, à la lumière des nouvelles législations politiques et économiques adoptées par les pays des deux rives». Dès lundi, les rencontres d'Assilah, placées cette année sous le signe «Maghreb pluriel», verront s'exprimer des universitaires, historiens d'arts, artistes et journalistes. Elles portent l'ambition de tester, par étapes, sous forme d'un premier laboratoire de confrontation d'idées et d'expériences, +les prémisses d'un socle théorique nécessaire à cette transition au Maghreb+, où les changements actuels inversent formellement les termes traditionnels de l'art, pour leur substituer un langage nouveau mixé entre compréhension d'une actualité partagée par tous et quête des particularismes. Le lendemain, c'est au tour de la femme arabe de s'accaparer les feux de la rampe. Un colloque sur +femme et démocratie dans le monde arabe+ réunira des leaders politiques, écrivaines, journalistes, avocates, universitaires et sociologues en provenance des quatre coins du monde arabe. Les éminentes personnalités, hommes et femmes, attendues à cet événement, seront appelées à débattre, du 3 au 5 juillet, des différentes formes de participation de la femme arabe dans la transition que connaissent plusieurs pays de la région et des répercussions du +Printemps arabe+ sur sa situation et sa position dans les institutions politiques, économiques, sociales et culturelles. Les débats se poursuivront, ensuite, avec un colloque, bien attendu, sur «le rôle des élites dans les perspectives de l'édification de l'Union du Maghreb». En accueillant une élite de chercheurs et experts de diverses spécialités, ainsi que des hommes politiques, intellectuels, journalistes et représentants de la société civile, le colloque aspire à analyser et mettre le point sur la participation des élites dans l'appui et l'accompagnement de l'élan politique actuel et dont la constitution date d'environ trois décennie. Toujours dans la cadre du volet académique du Moussem, cette 34ème édition prévoit la présentation de deux nouvelles publications : +La cité heureuse+ d'Abdelouahed Mountassir et Mehdi Akhrif et +Aujourd'hui n'est ni dimanche ni samedi+, nouvelle œuvre poétique du même Mehdi Akhrif. L'autre moment-phare du Moussem sera, indubitablement, la séance d'hommage qui sera rendue à M. Mohamed Larbi Messari, l'une des figures de proue de la culture, de la politique et des médias dans notre pays. Son militantisme et son action politique, culturelle et journalistique et ses activités parlementaire, diplomatique et gouvernementale seront passés au crible par des personnalités connues et reconnues du Maroc et d'ailleurs. Mais le Moussem d'Assilah n'est pas seulement cet air de sérieux, où les débats rappellent parfois la réalité d'un monde pas très radieux. C'est aussi le plaisir de l'art et de la culture à portée de main. Aux côtés de son évènement de peinture murale, le festival offre aux visiteurs et Azellachis deux semaines où ils pourraient apprécier des expositions d'arts plastiques, en particulier une exposition intitulée +Horizons croisés+, où artistes contemporains du Maghreb viendraient étaler leurs œuvres au centre Hassan II des rencontres internationales, jusqu'au 30 Août prochain. La passion artistique peut emmener le public à découvrir les dernières créations de la modéliste Nabiha El Ghiati ou à se laisser emporter par des spectacles de musique, de chants et de danse. Le menu musical offre cette année des concerts du trio portugais Custodio Castelo, d'Adnane Hamid et sa troupe des mélodies du patrimoine libyen authentique, de l'artiste populaire algérien, Abdelkader Chaou, de l'ensemble Ahl Assilah du Chant soufi, de l'orchestre du conservatoire de musique de Tanger et, enfin, de la jeune chanteuse Laïla Lamrini.