23 ans après son dernier titre, le Moghreb de Fès a battu samedi le CODM, 1-0, en finale de l'édition 2011 de la Coupe du Trône, disputée au complexe sportif Prince Moulay Abdellah de rabat. Le Moghreb de Fès a remporté la troisième Coupe du Trône de son histoire en battant sur le fil le CODM (1-0). Cette victoire, attendue depuis le dernier trophée remporté en 1988, a eu un peu mal à se concrétiser. En effet, le début du match était carrément Meknassi. Le CODM prenait d'entrée le jeu à son compte et s'installait dans le camp fassi. Les joueurs d'Abderrahim Talib faisaient le siège de la cage de Zniti mais ne parvenaient pourtant pas à le mettre en difficulté. Il fallait attendre presque quinze minutes pour voir enfin les protégés de Rachid Taoussi entrer dans la rencontre et se mettre en évidence sur une contre-attaque. Tigana, servi par Dahmani, expédiait un ballon que Hicham El Ghoufir repoussait sans grande difficulté (19e). Peu à peu, la rencontre baissait de rythme alors que le combat se confinait au milieu de terrain. Seule longue frappe passée au-dessus de la transversale meknassie faisait frissonner le complexe sportif Prince Moulay Abdellah en première période (27e). Au retour des vestiaires, les débats restaient équilibrés même si les hommes de Rachid Taoussi se montraient les plus dangereux. El Ghoufir devait coup sur coup repousser une frappe puissance de Tigana (59e) puis une reprise de tête d'un corner de Bamaamer sur sa ligne (65e). L'entrée en jeu de Luiz Jefferson allait changer radicalement la donne. Sur un de ses premiers ballons, le Brésilien offrait un excellant ballon que Dahmani n'arrivait pas à reprendre dans les six mètres (70e). Dans la foulée, Jefferson, d'une frappe à 20 mètres, surprenait le gardien du CODM qui, malgré sa détente, ne parvenait pas à sortir le ballon du cadre (75e). Et c'est ainsi que les joueurs Moghreb de Fès, fraîchement vainqueurs de la Coupe de la CAF, parvenaient à trouver l'ouverture. Abasourdi par cette ouverture du score, un défenseur du CODM fauchait Diop à l'entrée de la surface et faillait offrir aux fassis un dangereux coup franc (82e). Le but du MAS a d'ailleurs eu l'effet d'une douche froide sur les Meknassis qui, malgré un forcing en fin de match, manquaient considérablement de précision. La finition, elle non plus, n'était pas au rendez-vous chez les CODMistes qui voulaient égaliser à tout prix. Mission plus que difficile pour les hommes de Talib qui n'ont pas pour autant démérités. Il leur fallait plus qu'un miracle pour revenir au score surtout que les joueurs du MAS, dont le moral était au top, s'offraient le luxe de baisser le rythme du match afin de savourer ce moment historique avant même le coup de sifflet final. Ainsi, le Moghreb de Fès signe son deuxième sacre de l'année. Le succès semble réussir enfin à l'équipe du MAS qui, il y a quelques jours, avait décroché pour la première fois de son histoire la coupe de la CAF. Après plusieurs années de disette, les Jaunes et Noirs ont ainsi mis fin à la malédiction qui pourchassait le club de la capitale spirituelle surtout en Coupe du Trône : sur onze finales disputées, l'équipe de Fès en a raté huit (1966, 1971, 1974, 1993, 2001, 2002, 2008 et 2010). Cette victoire du MAS sonne aussi comme une revanche sur son rival meknassi, qui l'avait battu en finale de la Coupe du Trône en 1966. Il ont dit «Cette finale restera dans les annales» Rachid Taoussi, entraîneur MAS « Depuis une éternité qu'on jamais vu un derby MAS-CODM aussi passionnant, aussi disputé, aussi et agréable à suivre. Cette finale restera dans les annales du club. Ce sacre vient s'ajouter à notre consécration en Coupe de la CAF. C'est formidable. Les joueurs ont livrés un grand match. Ils ont su gérer la pression énorme et sortir vainqueurs. Je les félicite tout comme tous ceux ayant contribué de près ou de loin à cet exploit, dont les cadres administratifs, techniques et médicaux. Je tiens également à saluer le courage et le fair-play des joueurs du CODM qui n'ont pas démérité ». «C'est la loi du foot !» Abderrahim Talib, entraîneur CODM «On a eu un adversaire de taille. Tenir tête à une championne d'Afrique n'est pas chose facile. Les éléments de l'équipe du MAS sont habitués à ce genre de rencontres et à la pression qu'elle engendre. Mes joueurs ont fait de leur mieux. Ils ont bien joué. Il y avait certes quelques imperfections. La chance n'a pas été de notre coté. On aurait bien aimé remporter cette coupe. D'ailleurs, les joueurs y tenaient. Ils étaient motivés. Mais bon, c'est la loi du foot !». « Ce sont deux semaine exceptionnelles» Rachid Dahmani, capitaine du Moghreb de Fès «C'est une récompense pour toute une équipe. On voulait éviter la prolongation mais cette finale aurait pu nous échapper. Une fois encore Anas Zniti a été au top et on a été solide. Après le sacre africain, on a eu le temps de préparer ce match. Un deuxième trophée, c'était notre rêve à tous. Il y a eu une telle communion avec le public. Pour moi, ce sont deux semaine exceptionnelles : une coupe Africaine, une Coupe du Trône, c'est rare». «On y était presque, mais…» Mohamed Lemrini, capitaine du CODM «Cette finale a été serrée. On a bataillaient dur. Hélas, la chance ne nous a pas aidé. Pourtant, on avait la possibilité de gagner et de remporter cette coupe. On y tenait tant. Plusieurs fois, on était presque, mais la précision nous manquait tellement. Notre adversaire n'était pas un tendre. Il s'agit quand même du vainqueur de la CAF. Et on lui a tenu tête».