La simulation de l'impact de l'augmentation des prix des carburants réalisée par le HCP (Haut commissariat au Plan) met en lumière les impacts négatifs sur les principaux agrégats macroéconomiques durant la période 2012-2017. Contrairement aux idées reçues, largement inexactes, cette hausse pourrait engendrer, par corrélation, des dégâts sensibles à la fois pour les entreprises et pour le pouvoir d'achat de la grande masse des ménages marocains. A défaut d'une visibilité nette de la question de la décompensation, dans le contexte de récession économique chez nos voisins, c'est un autre coup de marteau qui vient aggraver la fragilité de l'économie nationale. Selon la note d'information envoyée aux rédactions, « l'augmentation des prix des produits pétroliers devrait, globalement, avoir un effet positif sur le budget de l'Etat dont on connait l'accentuation des déficits dans la conjoncture actuelle. En revanche, elle devrait accroitre les prix intérieurs, réduire le pouvoir d'achat et affecter la consommation des ménages. Elle se traduirait aussi par une baisse de l'investissement, de l'emploi et de la croissance ». Si le solde budgétaire enregistrerait une petite amélioration de 0,20 en point de PIB en 2012, les prix à la consommation, en revanche, augmenteraient de 1,27% en 2012 et de 1,90% en 2013, avant de ralentir à 0,97% en 2017, note le HCP. «Le pouvoir d'achat des ménages serait en dégradation et leur consommation connaîtrait en conséquence une baisse passant de 0.98% en 2012 à 1.53% en 2013, pour se stabiliser aux alentours de 0.97% en 2016-2017», précise le HCP. De même, «l'investissement de son coté devrait régresser significativement passant de 0,59% en 2012 à 2,72% en 2016, affectant ainsi l'emploi qui connaitrait des pertes pouvant atteindre le chiffre de 19500 entre 2013 et 2014. Autre effet indésirable de la hausse des prix intérieurs, c'est la perte de la compétitivité des exportations marocaines et, par ricochet, une baisse des importations en raison du repli de la demande intérieur. Au final, le produit intérieur brut (PIB) devrait enregistrer un manque à gagner de 0.39% en 2012 et de 0,74% en 2013-2014, conclut la note du HCP.