Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Simulations d'impact de l'augmentation des salaires dans la fonction publique et le privé Le HCP prévoit une hausse des revenus des ménages de 6% en 2015
La hausse des salaires aussi bien dans la fonction publique que dans le privé, convenue dans le dernier dialogue social entre le gouvernement, la CGEM et les syndicats, a poussé le Haut Commissariat au Plan à réaliser une étude d'impact de cette mesure sur les revenus, la consommation des ménages et l'inflation, l'investissement, la croissance et l'emploi. Selon le HCP, l'augmentation des salaires du personnel de l'administration publique à partir du 1er mai 2011 et celle du SMIG et du SMAG en deux tranches successives à partir du 1er juillet 2011 et du 1er juillet 2012 dans le privé, devraient affecter l'économie nationale. C'est ainsi que, globalement, l'augmentation des salaires du personnel de l'administration publique devrait améliorer le revenu, le pouvoir d'achat et la consommation des ménages, ainsi que l'investissement, l'emploi et la croissance. En revanche, elle affecterait négativement le solde du budget de l'Etat et de la balance commerciale. De son côté, l'augmentation du SMIG et du SMAG devrait, dans le même sens, améliorer le revenu, le pouvoir d'achat, la consommation des ménages. Du fait de l'augmentation nominale du PIB, elle devrait avoir un effet positif sur le budget de l'Etat. Cependant, elle devrait réduire le taux de marge des entreprises, peser sur la compétitivité de ces dernières et affecter négativement l'investissement, l'emploi, la croissance et l'équilibre de la balance commerciale. Sous l'effet de ces deux catégories d'augmentation salariale, poursuit le HCP, les revenus des ménages s'accroîtraient progressivement à partir de 1,64% en 2011 pour atteindre 6% en 2015. La consommation augmenterait de 1,01% en 2011 à 1,86% en 2015 avec un pic de 2,01% en 2013, alors que les prix connaîtraient progressivement une hausse de 0,52% en 2011 atteignant 3,97% en 2015. La croissance du PIB, de son côté, enregistrerait une augmentation de 0,29% en 2011 et de 0,27% en 2012 et un manque à gagner à partir de 2013 de 0,12% atteignant en 2015 0,97%. Leur effet se traduirait, par ailleurs, par une baisse croissante de l'investissement allant de 0,88% en 2013 à 3,07% en 2015 accompagnée d'une perte continue d'emploi allant de 15940 en 2013 à 96890 emplois en 2015. Il favoriserait les importations et conduirait à une dégradation de la balance commerciale de 0,46% en 2011 à 0,64% en 2015 avec un pic de 0,85% en 2013. Par ailleurs, l'équilibre budgétaire enregistrerait un supplément de déficit de l'ordre de 0,32% en 2011 et de 0,22% en 2012 avant de connaître une amélioration à partir de 2013 de 0,10% atteignant en 2015 1,03%. Autre résultat de l'étude : la hausse des salaires du personnel des administrations publiques améliorerait le revenu des ménages et relancerait l'activité économique par son impact sur la demande. Cependant, elle induirait une détérioration des équilibres macro-économiques interne et externe. Ainsi, les revenus disponibles s'accroîtraient progressivement de 0,98% en 2011 à 1,51% en 2015 induisant une amélioration ascendante de la consommation respectivement de 0,79% à 1,1%. L'investissement connaîtrait une hausse croissante allant de 0,3% en 2011 à 0,42% en 2015. La relance de la demande intérieure s'accompagnerait d'un surplus de croissance de 0,33% par année en moyenne durant cette période et une création d'emploi supplémentaire passant de 12950 postes en 2011 à 20090 en 2015. Toutefois, l'accroissement de la demande exercerait une légère pression sur les prix qui devraient augmenter progressivement de 0,1% en 2011 à 0,41% en 2015, restant malgré cela inférieure à la hausse des revenus. Au plan des équilibres internes et externes, la hausse de la demande domestique aurait un effet multiplicateur en faveur des importations, accentuant le déficit commercial. Elle assurerait par ailleurs des recettes fiscales supplémentaires sans toutefois compenser l'impact sur le déficit budgétaire dû à la hausse des salaires des fonctionnaires. Le déficit commercial s'accentuerait ainsi de 0,63% en pourcentage du PIB en 2013 et le déficit budgétaire de 0,51% en 2012. Il ressort également de l'étude que l'augmentation des salaires dans le secteur privé induirait une hausse des coûts de production, réduisant les capacités d'offre des entreprises. La hausse du SMIG et du SMAG provoquerait ainsi une hausse des prix à la production et une réduction du taux de marge bénéficiaire. Les prix à la consommation devraient être affectés et connaître une hausse croissante allant de 0,42% en 2011 à 3,56% en 2015. L'investissement s'inscrirait dans une baisse en accentuation, allant de 0,03% en 2011 à 3,47% en 2015. Le Produit Intérieur Brut (PIB) connaîtrait une diminution et le manque à gagner en termes de croissance économique serait de l'ordre de 0,13% en 2012 pour atteindre 1,26% en 2015. Les pertes d'emploi seraient de 1500 postes en 2011 à 116050 en 2015. La consommation des ménages s'accroîtrait de 0,23% en 2011 et de 0,85% en 2013 et en 2014 avant de baisser à 0,78% en 2015. L'augmentation des prix réduirait la compétitivité des entreprises aussi bien sur le marché domestique que sur le marché extérieur. Les importations seraient en hausse de 0,20% en 2011 et de 0,51% en 2013, alors que les exportations baisseraient de 0,11% en 2011 et de 1% en 2015, dégageant ainsi une détérioration du solde commercial, relève-t-on de l'étude.