Le groupe du progrès démocratique à la Chambre des représentants a proposé, lundi, un véritable plan d'assainissement et de mise à niveau du secteur des grands et petits taxis pour le bien des passagers. Dans une question orale au ministre de l'Intérieur, le député Anas Doukkali a affirmé que le Maroc compterait 80.000 grands et petits taxis et non pas 70.000 comme avancé par le ministre, qui sont, dans leur majorité, dans un état déplorable avec des carrosseries délabrées, des sièges sales, poussifs et dégradés et des moteurs très polluants. Normalement, ils doivent être mis à la casse pour préserver la santé et la sécurité des usagers, a-t-il expliqué, appelant au renouvellement du parc, à la révision du système d'exploitation en vigueur et d'octroi des agréments et à la lutte contre le transport clandestin. Il est donc nécessaire de résoudre le problème qui entrave toute action de rénovation et de procéder à la libéralisation du secteur pour encourager son développement pour le bien des usagers et en particulier dans le monde rural et à l'occasion des souks hebdomadaires. A Rabat-Salé où le tramway fait le bonheur de ses passagers, il est en effet paradoxal de voir circuler des taxis, qui n'ont plus que le nom, a déploré le député Doukkali. Lui répondant, le ministre de l'intérieur, Mohand Laenser a exprimé son accord avec toutes les observations émises, reconnaissant que les quelque tentatives de renouvellement (octroi de subvention pour l'achat de véhicules neufs surtout) du parc automobile du secteur n'ont pas abouti aux résultats escomptés. Les grands et petits taxis sont dans leur majorité vétustes et leur état technique laisse à désirer, a-t-il dit. L'âge moyen des grands taxis (Mercédès 240) dépasse 20 ans, a-t-il dit, notant que des contacts sont en cours pour introduire sur le marché des véhicules neufs adaptés à la profession. Il a également fait savoir que la plupart des conducteurs des grands et petits taxis ne sont les propriétaires de leurs véhicules et que les agréments dont ils ont besoin pour travailler leur coûtent cher, ce qui réduit leurs gains et partant la possibilité d'acquérir des véhicules neufs. Au cours des derniers mois, le secteur a été marqué à Rabat par un certain nombre de mouvements de protestation contre l'économie de rente qui le plombe, appelant à accorder les agréments dont les conducteurs ont besoin aux utilisateurs eux-mêmes. Ils réclamaient aussi des subventions pour aider les conducteurs à acquérir leurs propres taxis et à faire cesser le système de location qui ne profite, selon eux, qu'aux propriétaires des taxis et aux rentiers.