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2ème Conférence des leaders parlementaires progressistes à Rome :Nabil Benabdallah : «un processus entamé par les peuples pour atteindre la liberté, la démocratie et la dignité»
Publié dans Albayane le 22 - 04 - 2012

Nous donnons, ci-après, le texte intégral de l'intervention de Nabil Benabdallah à la 2ème Conférence des leaders parlementaires progressistes qui s'est tenu, jeudi et vendredi derniers à Rome, sur le thème « Les progressistes et la quête de la liberté au-delà du printemps arabe ». Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, tout d'abord, exprimer mes sincères remerciements aux organisateurs, en l'occurrence le Parti Démocrate Italien, pour m'avoir invité à prendre part à cette importante conférence, et surtout à intervenir sur le thème : «les progressistes et la quête de la liberté au-delà du printemps arabe».
Il me semble opportun, alors que nous traitons ce sujet, de nous arrêter un peu sur le contexte qui a donné naissance à ce qui a été, communément, connu sous le nom du printemps arabe, dans plusieurs pays du Maghreb et du Moyen Orient, sous différentes formes et différents tenants et aboutissants. Les processus de changement diffèrent d'un pays à un autre, et de ce fait, il ne faudrait surtout pas considérer ce qui s'est passé, comme un seul phénomène homogène, même si les slogans et les revendications se ressemblent, se rapprochent, et sont, des fois mêmes, identiques.
Nous devons, par ailleurs, attirer l'attention sur le besoin de bien préciser les termes adoptés : s'agit-il d'un printemps arabe, dans sa dimension géographique connue, ou d'un printemps démocratique avec tout ce que cela implique comme population arabe, amazighe et autres ? Ou de révolutions et de révoltes populaires, ou des deux en même temps, selon la réalité et le cas de chaque pays à part.
Pour ce qui est du Maroc, pour nous, au Parti du Progrès et du Socialisme dont j'assume le Secrétariat général, nous parlons, tel qu'il est inscrit dans les différents rapports de nos instances dirigeantes nationales, de mouvement politique, social, fort et profond et de révoltes populaires larges, avec un projet de réformes constitutionnelles en tant que l'un de ses principaux axes, comme je tâcherai de l'expliquer par la suite.
Et de manière générale, nous considérons que les événements qu'ont connus certains pays arabes, à une cadence accélérée, il y a une année de cela, s'inscrivent tous dans le processus entamé par leurs peuples pour atteindre la liberté, la démocratie et la dignité.
Le fait que ces événements aient été déclenchés en Tunisie, qui a été longuement présentée, y compris par les milieux occidentaux puissants qui soutenaient son régime autoritaire, comme «un exemple réussi» sur le plan des réalisations, au niveau de la croissance économique, témoigne encore une fois que les principaux critères de réussite restent tributaires de la réalisation du développement humain qui place l'être humain au cœur de ses préoccupations, de la distribution équitable des richesses, de la lutte contre la corruption sous ses différentes formes, du respect des droits de l'homme dans tous les domaines et de la garantie de la participation effective et démocratique des forces vives du pays dans la gestion de la chose publique.
En effet, le dénominateur commun entre les réalités de ces pays où les révoltes populaires ont abouti à la chute des régimes existants, se trouve dans l'absence des libertés démocratiques, la dominance de la tyrannie, l'accaparement des richesses par des oligarchies restreintes, l'aggravation des problèmes économiques et sociaux et l'intensification des répressions. Tous ces facteurs unis ne pouvaient mener que vers d'intenses explosions.
En contrepartie, les changements sociaux dans ces pays ont amené à un développement important des connaissances, à une présence croissante des moyens de communication modernes, à une utilisation de plus en plus maîtrisée par les jeunes, des réseaux sociaux, y compris à travers les cycles de formation internes et externes, ce qui a fait de ces réseaux un outil essentiel entre les mains des jeunes qui ont participé, avec force et enthousiasme, aux manifestations, et leur a permis de mieux s'organiser et de se renforcer malgré tous les moyens de contrôle et de répression.
Le Maroc, un pays ouvert qui a adopté la pluralité politique depuis son indépendance, a lancé de grands chantiers de réformes, surtout depuis le début des années quatre-vingt dix du siècle dernier, et après l'expérience de l'alternance qui a coïncidé avec l'intronisation d'un jeune roi, ouvert à la modernité et aux exigences de la démocratie et de la modernisation… Ce Maroc ne pouvait rester à l'abri de ce mouvement politique et social sans précédent que connaissait son entourage régional et international.
Mais le cas du Maroc reste distingué pour ne pas dire exceptionnel. L'ambiance relativement démocratique qui s'est installée dans le pays, grâce aux sacrifices et à la lutte acharnée des forces vives du pays, a permis de réagir, de manière raisonnable et mûre, aux mouvements de protestation ou ce qui a été connu par le mouvement du 20 février, à différentes tendances. Cette réaction est aussi due au fait que les revendications des réformes légitimes, exprimées par beaucoup de jeunes marocains durant les manifestations, et qui concernent principalement le renforcement du choix démocratique, la lutte contre la corruption, la réponse positive aux revendications économiques et sociales légitimes des classes démunies de notre peuple, ne sont nullement des revendications nouvelles ou récemment exprimées. Elles étaient, plutôt, présentes depuis des années, sur la scène politique nationale et figuraient dans l'agenda des réformes et du changement tellement revendiqués par les partis démocratiques et progressistes qui n'ont cessé d'œuvrer pour leur réalisation.
Ces revendications, en relation avec les réformes constitutionnelles, politiques, économiques, sociales et culturelles, qui reflètent l'aspiration du peuple marocain et surtout ses jeunes à plus de liberté, de démocratie, de progrès, de dignité et d'équité sociale, ont été exprimées au Maroc sous le signe des réformes dans la stabilité, prenant en considération le rôle de la monarchie dans la mise en place et le renforcement de ces réformes au Maroc, sa grande capacité d'écoute du peuple et de la société, sa captation du message, sa rapidité à répondre aux aspirations légitimes et sa volonté confirmée à réagir favorablement, et avec intelligence à ces attentes.
Dans ce contexte, et quelques jours après l'apparition de ce mouvement politique et social, ou ce qui a été appelé par la suite le mouvement du 20 février, et qui a donné un nouveau souffle au mouvement social et politique qui s'inscrit dans l'édification de l'Etat démocratique moderne et fort, l'Etat de la liberté, de la dignité et de la justice sociale qui a démontré le besoin extrême, non seulement, d'une nouvelle génération de réformes, mais aussi une nouvelle génération d'opérateurs politiques et d'un nouveau mode développé d'action politique… j'ai dit : quelques jours après l'apparition de ce mouvement, est venu le discours royal du 9 mars 2011 qui a annoncé une série de réformes, à la tête desquelles, le projet de réforme de la constitution, en réponse aux revendications légitimes exprimées auparavant par les différentes forces vives de notre pays, renouvelant l'engagement confirmé de la monarchie à donner un nouveau souffle à la dynamique de réformes profonde, dont le principal axe se résume en un dispositif constitutionnel démocratique.
Et contrairement à ce qui s'est passé dans beaucoup de pays arabes, il a été procédé à l'adoption d'une approche progressiste et courageuse dans la préparation du texte de la nouvelle constitution, en ayant recours aux compétences nationales connues, en procédant à de larges consultations auprès d'organisations partisanes et syndicales, d'opérateurs associatifs, de jeunes acteurs intellectuels compétents dans les domaines de la culture et des sciences, ainsi qu'auprès de toutes les formes d'expression de la société marocaine.
Après un large dialogue national, démocratique, s'est tenu un référendum populaire le 1er Juillet 2011 qui a abouti à l'adoption de la nouvelle constitution par une majorité écrasante.
La teneur de cette constitution, riche de plusieurs dispositions, reflète la modernisation et le respect des droits de l'homme reconnus mondialement, à travers son adoption de la voie démocratique, de la liberté, de la dignité, de la parité, de l'égalité des chances, de l'équité sociale et des principes fondamentaux de l'ouverture et des conditions de vie décentes.
Une nouvelle constitution, alors, qui veille au respect de la diversité des origines culturelles des marocains dans le cadre de l'unité nationale, à la confirmation de son attachement au respect des droits de l'homme tels que reconnus mondialement, à l'affirmation de son choix irréversible de construire un Etat de droit démocratique, à la suprématie des traités et accords internationaux, tels qu'ils sont ratifiées par le Maroc, sur les lois nationales, et au positionnement de la loi comme expression souveraine de la volonté de la nation.
La nouvelle constitution, qui donne au chef de gouvernement de larges prérogatives et au parlement le droit de la pratique exclusive du pouvoir législatif, avec une large extension des mécanismes de contrôle, stipule que «Le Maroc est une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale.
Le régime constitutionnel du Royaume est fondé sur la séparation, l'équilibre et la collaboration des pouvoirs, ainsi que sur la démocratie citoyenne et participative, et les principes de bonne gouvernance et de la corrélation entre la responsabilité et la reddition des comptes.
Elle stipule, par ailleurs, que les élections libres et transparentes sont la base de la légitimité de toute représentation démocratique. Elle insiste sur l'obligation de garantir l'accès équitable aux médias publics et consacre une partie importante aux libertés et droits fondamentaux, ce qui la met sur le même pied d'égalité que les constitutions les plus avancées au niveau international. Elle garantit les droits à l'égalité, aux libertés civiles, politiques, économiques, sociales, culturelles et environnementales. C'est ainsi que fût créé, à cette fin, un organe de défense des égalités et de lutte contre les discriminations.
A côté de sa protection du droit à la vie, la constitution garantit les droits à la défense dans le cadre d'un procès équitable, à la liberté de la presse et au droit à l'information, à la liberté d'organiser des manifestations pacifiques ainsi qu' à la liberté d'expression dans toutes ses formes.
Force est de constater que la nouvelle constitution prône les principes de la bonne gouvernance et de la protection des droits de l'homme, à travers la mention dans la constitution elle-même d'instances de protection des droits de l'homme, des libertés, de la bonne gouvernance, du développement humain, durable, démocratique et participatif.
Globalement, la nouvelle constitution répond en grande partie aux propositions présentées par notre parti ainsi que par d'autres forces démocratiques et progressistes. Elle va même jusqu'à l'enrichir dans une tendance de modernisation et de démocratie, et ce dans plusieurs de ses aspects, afin de permettre au Maroc d'entamer une nouvelle ère et de se classer parmi les pays leaders au niveau démocratique, surtout à travers l'instauration d'une séparation réelle et équilibrée, basée sur la collaboration entre les pouvoirs exécutif, législatif et juridique et un renforcement effectif des libertés et droits fondamentaux.
Dans le cadre de cette nouvelle constitution, à contenu avancé, se sont déroulées, dans une ambiance généralement saine, les élections législatives du 25 novembre 2011. Les résultats de ces élections ont placé le parti de la justice et du développement à la tête du gouvernement actuel, tel que dicté par la démarche démocratique qui confie la constitution du gouvernement au parti qui vient en tête des élections.
Et étant donné que les textes ne valent que par l'usage et l'application qui s'en fait, les cinq années à venir vont être importantes dans la mise en application du contenu avancé de la nouvelle constitution.
Le Parti du Progrès et du Socialisme a choisi de prendre part à ce gouvernement afin d'imprégner cette expérience de son impact et veiller à défendre les acquis et les libertés démocratiques et à les renforcer davantage, afin d'asseoir les principes solides d'une vie politique saine et naturelle, tout en œuvrant à solutionner les grandes problématiques, économiques et sociales dont souffre une grande partie de notre société.
Et nous réalisons parfaitement bien que le contenu de la constitution, aussi avancé soit-il, reste tributaire de sa mise en œuvre selon l'interprétation démocratique saine, et aussi de la pratique et de la capacité à lutter contre toute tentation de le vider de son âme, du niveau de disposition à prendre les mesures qui s'imposent pour une nouvelle génération de réformes politiques, économiques, sociales et culturelles, ce qui ne pourrait qu'aboutir à une vie politique, partisane naturelle qui accorde aux institutions la crédibilité nécessaire, sans laquelle, il ne sera plus question de parler de réconciliation du citoyen avec la chose politique, en générale.
En ces termes, le chemin à parcourir reste encore long et plein de difficultés et la bataille continue… Par conséquent, la responsabilité des forces démocratiques et progressistes, dont la quête de la liberté a commencé bien avant ce qu'on appelle le printemps arabe et ne se terminera pas de sitôt, est une responsabilité lourde, très lourde à assumer, mais ne dit-on pas que seules sont perdues d'avance les batailles qu'on ne livre pas !


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