En matière de logement social, les périodes de crise provoquées par l'inadéquation entre l'offre et la demande placent désormais le Groupe Al Omrane au cœur de la nouvelle approche voulue par le gouvernement : redoubler d'efforts pour gagner plus en efficacité en matière de lutte contre l'exclusion, mais aussi améliorer les méthodes et principes de gouvernance pour s'assurer un pilotage efficient des projets d'urbanisation et de réhabilitation des villes anciennes. Message reçu, semble-t-il, par le mangement du Groupe qui annonce avoir pris toute les dispositions pour assumer sa lourde tâche. Badre Kanouni, Président du Directoire du Groupe Al Omrane , a clairement confirmé le nouvel élan pris par le holding, dans sa mission d'intérêt général mais aussi dans ses missions stratégiques, notamment en matière de renouvellement urbain . Au-delà de l'augmentation significative des volumes d'investissements (plus de 7,5 milliards DH en 2012 contre 6,6 milliards en 2011), Kanouni a particulièrement souligné les adaptations entreprises en matière de gouvernance et de régulation des projets confiés aux opérateurs privés. Il s'agit, selon ce responsable de s'assurer une marge importante d'appréciation dans la conduite des projets de construction, tout en favorisant la responsabilisation des opérateurs par le biais d'un nouveau mode de relations tant avec les partenaires qu'avec les clients. D'après les chiffres présentés, lors de la conférence de presse, mercredi à Casablanca, on a pu relever des signes d'amélioration en termes d'unités construites et de chantiers ouverts. 175.665 unités (logements, lots de terrain, de commerce…) mises en chantier en 2011, un chiffre en nette progression en comparaison avec les années précédentes. Le chiffre d'affaires, selon le président du Groupe, est en progression de 2%, franchissant pour la première fois la barre des 5 milliards DH. Ce chiffre est appelé à monter encore en 2012. Le Groupe compte mettre en chantier un peu plus de 180.000 unités, dont 76.000 unités nouvelles et 62.000 en propre (75% de social, précise le président). Par ailleurs, M. Kanouni a particulièrement souligné la nécessité d'atteindre l'objectif de réduire le déficit en logement de 840.000 à 400.000 unités à l'horizon 2016. Sur ce point le président d'Al Omrane a rappelé la tenue (la veille de la conférence), du Conseil de surveillance, sous la double présidence du Chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, et du ministre de tutelle, Nabil Benabdellah, au cours duquel, on a insisté sur la «nécessité de réduire sensiblement le déficit en logement, de garantir la durabilité et la qualité technique et architecturale des constructions et de veiller à l'amélioration du cadre du bâti et son intégration dans les tissus urbain et rural de notre pays». Acteur majeur de l'urbanisation (quelque 36 milliards DH d'investissement entre 2007 et 2011), ayant un rôle pivot dans la politique de la ville (analyse et traitement des demandes de logement) Al Omrane est censé répondre aux exigences de la collectivité, en termes de transparence des opérations et de confiance dans ses relations avec les citoyens. Il est vrai, « l'opacité des décisions d'attribution, la complexité des procédures, la contradiction des acteurs et le croisement des responsabilités ont jeté un voile de suspicion, d'inquiétude, d'incompréhension d'une partie du public et des médias », a fait remarquer une journaliste présente à la conférence. Mais, il faut reconnaître aussi que le logement social, pris comme tel, est un secteur difficile à appréhender dans sa globalité. Les améliorations prévues par Al Omrane pour les années à venir sont de nature à favoriser une nouvelle dynamique de partenariats pour une extension du rayon d'action du Groupe à tout le territoire, particulièrement dans les zones rurales où l'offre est inexistante.