A quelques jours de la tenue du Salon International de l'Agriculture du Maroc (SIAM) à Meknès, les apiculteurs de la région Souss Massa Drâa protestent contre ce qu'ils appellent « exclusion » et « favoritisme » par rapport à la manière dont ont été choisis les représentants de cette filière de production à la foire en question. Plus de 16 coopératives de l'apiculture, éparpillées dans tout le territoire de la région SMD, montent au créneau pour signifier leur colère et leur indignation contre ce comportement ségrégatif. Leur désapprobation est manifestée à l'encontre du comité administratif chargé de désigner les organismes et les structures associatives, censés participer aux travaux de la nouvelle édition de cette manifestation agricole mondiale qui se tient au Maroc, en présence des multitudes de professionnels et d'opérateurs du secteur dans le monde. Pour faire entendre leur voix protestataire, les présumées victimes de cette représentation jugée inéquitable ont rendu public, récemment, un communiqué dans lequel ils dénoncent de ce qu'ils qualifient comme «une atteinte à leurs droits légitimes». Les plaignants, pour la plupart des représentants de coopératives « marginalisées», ont, par la présente, saisi le président de la chambre d'agriculture de la région Souss Massa Drâa, en mettant à nu cette conduite qu'ils estiment entachée de «complaisance » et d'« exclusive». D'autant plus, rétorquent-ils à ce traitement irresponsable, la participation à ce Salon international constitue, pour eux, une opportunité longtemps attendue pour divulguer et commercialiser leur produit de haute qualité universelle. A ce propos, les apiculteurs profondément affectés par cette attitude ostentatoire, sollicitent l'ouverture d'une enquête juste et impartiale pour jeter tout l'éclairage sur cette affaire scabreuse. Dans un souci d'éthique et d'équité, les manifestants demandent que l'occasion soit donnée à tous les agriculteurs divers, y compris les apiculteurs, afin de faire figure dans ce rassemblement national annuel. Cette mesure ne sera que bénéfique pour le développement du secteur, loin de toute manie hégémonique et monopoliste de quelque partie que ce soit. Certes, il convient d'organiser cette démarche et de favoriser l'ordre dans ce domaine qui tombe, en effet, dans l'approximation voire la débandade. Raison pour laquelle, il va falloir prioriser les institutions agricoles structurées. Cependant, cette préoccupation, somme toute, légitime ne devrait en aucun cas occulter les intérêts des acteurs de l'agriculture, au point de les priver de prendre part à un événement d'envergure. L'apiculture, à l'instar de toutes les disciplines agricoles, est en passe de connaitre des entrains de structuration tous azimuts. De surcroit, on ne peut pas perdre de vue l'importance de cette production dont les particularités sont mondialement reconnues, au côté, naturellement, de la production du Safran, de l'Argane, du Cactus, de l'Amande…En fait, le miel de la région, plus particulièrement celui du thym et de l'origan, ou encore de l'eucalyptus, dans les zones d'Imouzzer Ida Outanane, est prisé par ses singularités médicinales et diététiques. Ces produits de terroir, approchés aujourd'hui par des organisations coopératives et associatives, en termes de labellisation et de commercialisation, constituent les ressources essentielles des populations rurales et montagnardes. Il va sans dire, en effet, que l'encouragement de ces activités est de nature à fixer d'abord les citoyens dans ces patelins et de développer ces productions de haut potentiel au service de ces zones et de l'image de marque nationale. Le Salon d'agriculture de Meknès est incontestablement, un espace idoine pour la valorisation de ces produits et l'échange de l'expertise et l'ouverture sur les modes et les techniques de production entrepris par les professionnels de tous les coins du monde. L'ère du monopole est bien révolue !