Comme attendu, le festival national scolaire de la culture populaire d'Agadir, initié par la délégation de l'éducation nationale d'Agadir Ida Outanane, a tenu toutes ses promesses. La diversité et la qualité des menus du programme auront permis aux trois cents festivaliers de vivre des moments intenses de partage et d'échange. La soirée somptueuse du vendredi dernier au théâtre de verdure en est incontestablement une parfaite illustration de cette symbiose collective. En effet, pas moins de quinze prestations interprétées par des gamins en parures et instruments traditionnels se sont livrées à cette épreuve devant plus de 1500 spectateurs tout auréolés de ces fastueuses exhibitions. En fait, toutes ces interprétations sublimes renvoyaient aux traditions ancestrales, depuis l'incarnation de la cérémonie de noce, au chant de liesse global de toutes les troupes, en passant par les diverses démonstrations populaires locales. C'est que sur scène se défilaient magistralement ces richesses patrimoniales de Ahiad, Ahouache, Guedra, Houara, Laâlaoui, Dekka, Gnaoui…, présentées par des enfants en pleine hilarité, sous les yeux admiratifs des spectateurs. Au préambule de ce rassemblement massif, Choukri Naji, délégué préfectoral d'Agadir Ida Outanane, fit l'éloge de ces enfants qui gratifient le public de ces petites merveilles. « Ceux qui prétendent que l'école marocaine secrète la médiocrité sont des renégats. A voir ces petits radieux et créatifs, ils ne peuvent que s'en mordre les doigts », s'esclaffe-t-il avec euphorie. En effet, ces gamins engoués et rayonnants qui s'expriment avec une telle virtuosité font vibrer l'enceinte de cet immense arène par les couleurs et les mouvements tout feu tout flamme. Aussi bien les rythmes chatoyants de ces virtuoses qui viennent de Zagora que les sautillements frémissants de ces prodiges qui parviennent d'Oujda et les chants mélodieux de ces doucets qui proviennent de Tétouan, aux côtés de leurs semblables en verve, on ne saurait retenir son émotion et son émerveillement à souhait. Cette soirée-là qui clôturait, effectivement, toute une semaine de plaisir où les enfants côtoyaient les expressions artistiques séculaires de leurs ancêtres. Pleins de panache et bourrés de talent, ces enfants s'identifiaient à merveille à ces exercices qui les emplissaient, en fait, de fierté et de profond sentiment d'appartenance. Les messages qui se dégageaient de cette compagnie où la diversité s'imprégnait dans l'unicité d'une nation plurielle et singulière ne font que pleuvoir de civisme et de tolérance parmi les relayeurs du dépositaire des aïeuls. Le lendemain samedi, lors de la cérémonie de clôture qui s'est déroulé dans l'enceinte du lycée verdoyant Al Idrissi, on ne manquera pas de couronner tout cet effort déployé par ces garnements épatants et leurs accompagnateurs par des louanges de reconnaissance. L'occasion pareillement de faire des compliments à l'une des figures militantes de la cause des enfants, en l'occurrence Ahmed Hafid, secrétaire général de l'association nationale des campings scolaires à qui on a dédié cette première édition du festival pour ses sacrifices et ses empreintes tout au long de son éloquent parcours professionnel.