Le dialogue social, qui s'inscrit désormais dans le cadre d'un dialogue national chapeauté par le chef du nouveau gouvernement, ne donne pas encore de grandes espérances par rapport aux principales revendications des partenaires sociaux. L'augmentation généralisée des salaires et la revalorisation des pensions de retraites et leur exonération de l'impôt forment les doléances majeures des centrales syndicales. «Nous ne revendiquons ni un changement d'approche et encore moins une redéfinition de stratégie dans le cadre du processus du dialogue social… l'on se veut pratique et pragmatique pour aller de l'avant et exécuter les engagements pris lors des négociations avec l'ancien gouvernement». Les propos sont de Miloudi Moukharek secrétaire général de l'UMT qui rappelle que le gouvernement sortant avait promis d'ouvrir en 2012 le dossier de l'augmentation des salaires par l'ouverture des négociations sectorielles et surtout la revalorisation des revenus via la révision de la fiscalité sur les salaires. Or, regrette-t-il, la révision des tranches de l'impôt sur les revenus n'a pas figuré dans la préparation de la loi des Finances 2012. Pire encore, certaines parties ont proposé le retour au taux initial de 45% de l'IR. Autre point d'achoppement : la revalorisation des pensions de retraite des fonctionnaires. Le SG de l'UMT indique que le montant de pensions est resté figé pendant longtemps. L'attente renvoie principalement à l'égalisation de ces pensions avec le SMIG et leur exonération de l'impôt. Valeur aujourd'hui, les espérances restent timides, souligne Moukharek . Et de poursuivre que dans l'attente de l'appel de Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement pour une prochaine réunion, il ne faut pas espérer grand chose. Déjà la loi de finances adoptée à la première chambre n'a pas apporté de nouvelles mesures si ce n'est des mesures à caractère général. Puis encore, désapprouve- t-il, l'IPE (indemnité pour perte d'emploi,) ce filet social de sécurité pour les salariés, qui traine dans les couloirs depuis plus de quatre ans, ne figure pas dans le budget 2012. Ce n'est pas tout. L'on s'inquiète également du sort de centaines d'ouvriers en arrêt de travail depuis quelques mois de la Société Marocaine des Autoroutes et de ceux de la Comarit qui intervient dans le secteur de la marine à Tanger. Le responsable syndical signale que l'ancien gouvernement comme d'ailleurs l'actuel Exécutif avaient promis d'intervenir pour dénouer les grands conflits sociaux. Malheureusement, rien ne se fait dans ce sens. Au contraire, on laisse perdurer ces conflits et aucune mesure urgente ou concrète ne s'affiche dans l'immédiat. Il faut rappeler que plus de 1100 ouvriers sont en grève depuis plusieurs jours à la Société des autoroutes du Maroc et plus de 1500 emplois directs et 3000 emplois indirects de la Comarit, déclarée en crise, sont menacés et livrés à la négligence la plus totale. Deux cas d'école regrettable, conclut Moukharek. Il faut signaler qu'une réunion de la commission du secteur de la fonction publique est programmée aujourd'hui entre les représentants des centrales syndicales et les responsables du département de la modernisation des secteurs publics. A l'approche de la fête du travail célébrée le premier mai, la prochaine réunion avec Benkirane, dans le cadre du dialogue social, n'est pas encore fixée et l'on s'attelle, de part comme de l'autre, à préparer l'ordre du jour des négociations à venir.