D'emblée ce constat. On dirait que c'est une manifestation des citoyens pour revendiquer des droits légitimes ou protester contre une injustice qui leur a porté préjudice. Rien de tout cela. Ce qui s'est passé ce début de semaine dans les zones de «Tkalia», «Mkanssa» et autres douars relevant de la préfecture de l'arrondissement de Aîn Chock à Casablanca s'inscrit dans le registre de l'insoumission, «siba». Des habitants construisaient des habitations anarchiques comme bon leur semblait, durant des mois, surtout lors des campagnes électorales. Et lorsque les autorités locales ont opté pour la destruction des demeures bâties anarchiquement, leurs propriétaires sont montés au créneau, mis des barrières pour barrer les routes et se sont formés en groupes pour attaquer les forces de l'ordre. Ces dernières ont rebroussé chemin. Une zone de non droit. Ces habitants reprochaient aux autorités locales leur complicité à un moment donné en fermant les yeux sur les habitations anarchiques qui poussaient comme des champignons. Au moment où la pauvreté de cette zone et les malheurs de sa population locale étaient exploitées à des fins purement électorales par un baron de l'habitat anarchique, les autorités locales étaient aux abonnés-absents, indiquent, avec amertume des acteurs associatifs sur place. Et de souligner que la destruction pure et simple des habitations anarchiques ne provoquerait que des victimes qui se retrouveraient sans abris, alors que ceux qui ont été, d'une manière ou d'une autre, derrière l'ampleur du phénomène demeurent en toute impunité. Selon des faits rapportés par un quotidien arabophone, de nombreuses maisons ont été bâties anarchiquement lors de la campagne électorale d'un élu de l' «épi». Des acteurs locaux appellent à l'ouverture d'une enquête, suite à ces événements, pour déterminer la responsabilité des uns et des autres (élus et autorités locales) dans cet écheveau qui ternit l'image de la ville blanche.