Le président du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH), Driss El Yazami, a appelé, jeudi à Rabat, à l'actualisation et à l'adaptation du concept d'éducation aux droits de l'Homme dans le monde arabe dans le but de consolider les acquis et d'être en phase avec les nouveaux besoins et promouvoir la démocratie et les droits de l'Homme. M. El Yazami a souligné, lors d'une conférence régionale sur “le rôle de l'éducation aux droits de l'Homme dans le contexte politique arabe actuel”, que l'objectif de cette démarche consiste à protéger les droits fondamentaux et les libertés individuelles et collectives, encourager la participation politique, consacrer les valeurs de citoyenneté et d'égalité des sexes et à garantir l'indépendance de la justice. Il a soutenu que la consolidation de l'édifice démocratique et l'instauration de l'Etat de droit sur les plans constitutionnel, juridique et administratif dans le monde arabe demeurent des mesures incomplètes, si elles ne sont pas accompagnées d'un consensus des composantes des sociétés arabes sur les principes et valeurs des droits de l'Homme. L'intervenant a mis l'accent, lors de cette rencontre de deux jours organisée en collaboration avec l'Institut arabe des droits de l'Homme (IADH), sur la nécessité d'ériger les droits humains en une culture commune et en tant que pratique suivie par les acteurs politiques et institutionnels en vue de préserver les acquis et de consolider le processus démocratique et moderniste auxquels aspirent les peuples arabes. Il a mis en exergue l'expérience du Maroc en la matière, laquelle a été sanctionnée par l'élaboration en 2007 de la stratégie intitulée “Plateforme citoyenne pour la promotion de la culture des droits de l'Homme”. Cette stratégie a constitué un saut qualitatif en ce qu'elle a fait de l'éducation un tremplin vers la promotion de la culture des droits de l'Homme et consolidé les acquis du Royaume dans ce domaine. Il a relevé que la Constitution du 1er juillet a réaffirmé l'engagement du Maroc au respect des droits de l'Homme tels qu'ils sont universellement reconnus, souligné la primauté des conventions internationales ratifiées par le Maroc sur la législation nationale, incriminé toutes les formes de discrimination et a interdit la torture. La Loi fondamentale, a-t-il ajouté, a garanti le droit à l'information, conforté les libertés publiques, l'égalité des sexes et le principe d'équité et a consacré l'indépendance de la justice. Réunissant une centaine de participants, dont des activistes des droits de l'Homme et des représentants d'organisations arabes et internationales concernées, cette conférence a pour objectif d'élaborer une vision claire en matière d'éducation aux droits de l'Homme à la lumière du contexte politique arabe actuel favorable à l'ancrage des valeurs et des principes des droits de l'Homme. Elle se propose également de dresser un état des lieux des politiques, stratégies, plans d'action, programmes et actions relatives à l'éducation aux droits de l'Homme dans la perspective d'en déterminer les points forts et les points faibles et d'en tirer les enseignements nécessaires. La conférence sera aussi l'occasion de présenter des expériences réussies en la matière et de créer des opportunités de coopération et de partenariat entre les différents acteurs. Les travaux de cette rencontre, qui se poursuivent jusqu'au 7 avril, s'articulent autour de plusieurs axes, dont “le cadre normatif international en matière d'éducation aux droits de l'Homme”, “le processus de l'éducation aux droits de l'Homme dans les pays arabes: réalisations et limites”, “l'éducation aux droits de l'Homme dans le contexte politique arabe actuel : témoignages et expériences” et “visions stratégiques prospectives en matière d'éducation aux droits de l'Homme : opportunités et contraintes”.