Les statistiques ne jouent pas en faveur de l'Espagne. En dépit de l'optimisme modéré du gouvernement, qui s'apprête à changer de signe, l'économie passe par de mauvais moments. Les rapports de conjoncture et statistiques officielles, rendus publics les derniers jours, décrivent un panorama gris. La récupération serait difficile d'atteindre à court terme, ce qui représente une préoccupation majeure aussi bien pour la société que pour les acteurs politiques et sociaux. Après la publication, vendredi dernier des premiers résultats de l'Enquête sur la Population active faisant état d'un taux de 21,52% du chômage de la population active, la Banque Centrale d'Espagne révèle, dans son rapport de conjoncture à titre du troisième trimestre de 2011, diffusé lundi et auquel à eu accès Al Bayane, le taux de croissance a été nul, ce qui signifie une baisse de deux dixièmes par rapport au 2ème trimestre. Le taux de croissance économique interannuel a été de 0,7%. Les explications sont nombreuses dans la mesure où plusieurs indicateurs négatifs permettent de déceler les causes de la récession économique. Toutefois, pour la Banque Centrale d'Espagne, l'enlisement de l'économie est dû particulièrement à la demande nationale qui a baissé de 0,7%, à la chute des investissements dans le bâtiment et à la baisse des dépenses publiques. La consommation des ménages est faible puisqu'elle a augmenté seulement de 0,1% durant le 3ème trimestre. Toutefois, la Banque Centrale considère que le déficit public pourrait être supérieur de 6% du Produit intérieur brut (PIB) en 2011 alors que le commerce extérieur serait en mesure d'apporter 0,7% à la croissance trimestrielle, grâce surtout aux exportations et au bon comportement du tourisme. Dans son rapport, la plus importante institution financière du pays met en garde contre la baisse des recettes en termes d'impôts et la stagnation des dépenses, surtout dans les Communautés Autonomes (régions), ce qui met en doute la capacité de ramener le déficit à 6% du PIB, à la fin de cet exercice. Dans un précédent rapport mensuel, à titre de septembre rendu public vendredi dernier, la Banque Centrale insiste sur les craintes de la baisse de la demande interne. Elle s'appuie sur des études qui révèlent un permanent ralentissement du rythme de croissance du PIB, lorsque le taux inter - trimestriel dégageait seulement une avance de 0,2%, au deuxième trimestre et 0,4% au premier trimestre. Le taux enregistré, au 3ème trimestre, corrobore le ralentissement des dépenses des ménages devant les craintes des consommateurs et petits commerçants européens, en juillet et août derniers. A titre d'exemple, le nombre d'immatriculations de véhicules neufs se maintient au même niveau que celui de la même période de l'année dernière. L'activité du secteur du bâtiment est en chute libre puisque le nombre de demandes d'autorisations de nouvelles constructions a régressé.