Le Secrétaire général du Parti du progrès et du socialisme, a fait le point sur l'actualité politique, à la veille des élections législatives, lors de l'émission «Hiwar» de mardi soir, animée par Mustapha Alaoui, avec la participation de trois femmes journalistes. Un choix inspiré par la journée nationale de la femme. Nabil Benabdallah a clarifié les positions du PPS et de la Koutla démocratique, en traitant les derniers développements, en liaison avec la nouvelle dynamique politique et sociale et les réformes engagées par le Maroc. La Koutla démocratique, le renouvellement des élites au sein du PPS, les alliances, les jeunes, le nomadisme politique et la crédibilité de l'action partisane ont été les grands chapitres de l'émission. Au sujet des prochaines échéances, Il a fait part de ses craintes d'«une répétition de l'expérience électorale de 2007». Il a particulièrement insisté sur la Koutla démocratique, qui, après un passage à vide, se ressaisit, coordonne ses actions et entame des projets. Il précisera, d'abord à ceux qui s'érigent en « architectes de la carte politique », que c'est cette alliance progressiste qui a permis au Maroc « un saut qualitatif et a donné une crédibilité au processus de changement démocratique, au développement social, aux droits de l'homme, etc. Se disant prêt à défendre, «avec fierté» le bilan du gouvernement, où la Koutla a « un poids politique qualitatif et un rôle d'orientation fondamental », il a relevé qu'en dépit d' »une conjoncture économique internationale, le Maroc n'a pas eu besoin d' «un plan de sauvetage économique » comme c'est le cas de certains pays européens. De plus, il a avancé le chiffre de 170 milliards de dirhams, soit 52% du Budget de l'Etat, consacrés aux budgets sociaux, pour dire l'ampleur des réformes engagées par le Maroc, grâce notamment au «Roi réformateur, à l'écoute de son peuple» et attaché du renforcement des acquis. La Koutla, en dépit des affirmations gratuites et des bobards d'aucuns qui veulent sa fin, demeure « présente et forte à la base ». Elle a constitué la première force politique en 2002 et 2007 et sera encore présente en 2011. Il a annoncé, à ce sujet, que la Koutla démocratique poursuit ses réunions hebdomadaires et se penche sur l'élaboration d'un programme commun. Le PPS a été chargé de présenter un projet de plateforme commune qui sera discuté ce jeudi au haut niveau de la Koutla ». Nabil Benabdallah a également passé en revue le combat, d'hier et d'aujourd'hui, de cette alliance pour l'avancée de la démocratie et la défense de l'intérêt du peuple et de la patrie et son choix d'agir «de l'intérieur des institutions et de les changer». S'agissant de la préparation des lois électorales, il a souligné « la responsabilité et l'engagement du PPS au sein de la majorité gouvernementale, tout en défendant sa vision propre ». Estimant que le processus du passage du candidat notable à celui d'élite politique est « long et difficile, face à la force des barons des élections qui déprécie l'image du Parlement », il a longuement évoqué les débats qui ont eu lieu pour « traduire les contenus de la Constitution au niveau de la pratique politique et électorale ». Malheureusement, au regard des projets électoraux adoptés, il y a lieu de « craindre une répétition de l'expérience électorale de 2007 », qui, rappelons-le, a connu une faible participation (37%). Ceci est dû à l'approche retenue qui a mis de côté le changement, consacré par l'esprit de la Constitution du 1er juillet 2011, en manquant d'audace. Car, le PPS et ses alliés ont défendu « la présence des cadres partisans au sein du Parlement, afin de hausser le débat et l'apport » des élus. Le PPS avait proposé une liste nationale paritaire (femme/homme) représentant 50% des sièges. Un moyen de limiter la présence d'élus délictueux qui ne doivent leur présence qu'à l'argent et dépravent l'action politique. S'agissant des « notables », Nabil Benabdallah a fait la part des choses. «Ne mettons pas tous les notables dans le même sac. Durant le Protectorat, il y avait des notables traîtres et des notables nationalistes, qui ont contribué à l'indépendance du Maroc. De plus, certains ont « une notoriété » qu'on ne peut pas leur enlever. Le Secrétaire général du PPS a également abordé le rôle que « peuvent jouer les jeunes pour lutter contre le nomadisme politique et la dépravation ». « Nous avons besoin d'eux. Ils ont dit baraka (assez). Ils veulent des institutions crédibles et la fin des gâchis. Les élections sont l'occasion idoine pour imposer ces choix, en aidant les partis politiques sérieux à faire face à ceux qui ne défendent pas l'intérêt du pays et des citoyens. Pour cela, ils doivent s'inscrire sur les listes électorales et être présents lors du scrutin ». Sur le renouvellement des élites au sein du PPS, il donnera les chiffres récents, depuis son élection au Secrétariat général. : Le comité central du Parti comporte 50% de membres ayant moins de 45 ans, une présence féminine de plus de 25%, et sur les 35 membres du Bureau politique 60% sont nouveaux. «Nous avons accumulé, au PPS depuis feu Ali Yata, un legs politique militant. J'ai été élevé au sein de ses valeurs qui mettent l'intérêt du pays et du peuple au dessus de toutes les considérations. Le parti est aujourd'hui rajeuni à hauteur de 60%. Les instances dirigeantes, y compris le secrétariat général, ont été élu de manière transparente et au suffrage secret. Il est clair que le Parti change et se renouvelle et reste fidèle aux catégories sociales pour lesquelles il a été créé. Un parti de gauche dont l'objectif est d'édifier un Etat démocratique fort ». S'agissant de la procédure de désignation des candidats aux prochaines élections, Nabil Benabdallah a donné rendez-vous à la presse et à l'opinion publique pour l'annonce des candidats qui seront choisis par les sections locales et régionales avant leur validation par le Bureau politique et le Comité central. Il a d'ailleurs invité les journalistes et les citoyens à « scanner les candidats du PPS et nous dire si parmi eux figurent des personnes délictueuses ou dont la probité est mise en cause». Un engagement solennel et public. Répondant à des questions sur l'éventualité d'une alliance de la Koutla avec le Parti de la justice et du développement, il a estimé la chose «difficile, eu égard à certaines divergences fondamentales, notamment sur la question du référentiel, de la femme (particulièrement sur le CEDEAW)». De plus, contrairement aux rumeurs colportées par une certaine presse, la question de l'alliance avec le PJD n'a pas «pris 90% de la réunion de la Koutla». C'est faux ! a-t-il affirmé. La réunion était destinée fondamentalement aux moyens de relance de l'action et à la mobilisation». Il a par ailleurs rendu au PJD ce qui lui est dû. Ce parti « n'est pas descendu avec force dans la rue, dans une situation difficile. Il a fait campagne pour le référendum constitutionnel et a contribué de manière responsable à la stabilité du pays. Nous devons lui reconnaître ces faits », au lieu de le «diaboliser» comme le font certains. La formation d'une alliance commencée à 4 pour arriver à 8 partis, dont trois de gauche, a été également soulevée par les journalistes. Nabil Benabdallah a estimé qu'il s'agit d' « une liberté » de ces partis. «Nous encourageons la création de pôles politiques, à condition que l'alliance se fasse sur la base de la cohérence, des référentiels, des programmes et des projets de société …», a-t-il affirmé. S'agissant des garanties sur le déroulement régulier et normal des prochaines législatives, Nabil Benabdallah a rappelé les discours de SM le Roi qui a affirmé son attachement à des élections transparentes, démocratiques et crédibles. Il a également avancé sa conviction que le Ministère de l'Intérieur fera respecter la loi et les engagements de l'Etat.