Comme annoncé précédemment dans une livraison antérieure, l'affaire du quartier Aghroud relevant de Bensergao à la commune urbaine d'Agadir est en cours de dénouement. L'entrée en lice aussi bien au niveau des services centraux, à travers deux commissions d'enquête dépêchées sur les lieux que les autorités locales très actives à ce propos, a été finalement payante pour désamorcer les tensions aigues. En fait, on rappellera les émeutes qui ont émaillé cette zone, il y a une dizaine de jours, occasionnant des blessés parmi les habitants et les forces de l'ordre et des arrestations au sein des manifestants. Les soulèvements massifs ont, en effet, marqué cette localité dont les accès ont été obstrués par les pouvoirs publics afin d'empêcher l'infiltration des engins qui transportaient les matières de construction. Il est bien vrai que, depuis le gel des autorisations de construire, les populations de ce quartier banlieusard se lançaient sans répit au montage de domiciles illicites défiant toutes les dispositions urbanistiques. Ces infractions de plus en plus soutenues ont été finalement contrecarrées, après des années de laxisme. Mardi dernier, en présence de Mohamed Boussaid, Wali de la région Souss Massa Drâa, deTarik Kabbage, Président de la commune urbaine d'Agadir, des représentants des familles concernées et des acteurs de la société civile, une réunion de communication s'était tenue au siège de la Wilaya. L'occasion de jeter des éclaircissements sur ce dossier qui a tourné au vinaigre. «L'approche sécuritaire n'a jamais été une bonne solution pour ces confrontations. Dorénavant, le respect des lois en vigueur en matière de construction est formel. Cependant, la simplification des mesures procédurales dans ce sens est de mise. On ne peut donc transgresser ces règles qui régissent la vie quotidienne des citoyens. L'autorité et les secteurs administratifs demeurent à l'écoute des populations», dira le Wali à l'assistance. Pour sa part, le maire de la ville n'hésita pas «de fustiger le plan d'aménagement, mis en place par les anciens élus de Bensergao, érigé en commune à l'époque, et jugé incompatible avec la réalité de cet arrondissement». Les nouvelles démarches entreprises par toutes les parties concernées ont alors permis aux citoyens de s'octroyer les premières autorisations de construire, signées publiquement et solennellement par le président de la commune lors de cette rencontre qui, semble-t-il, aura déclenché le déclic salvateur d'un blocage long de plus de cinq ans. Une quinzaine de dossiers assainis a donc été validée, en attendant que les habitants du quartier ayant peaufiné le leur s'adressent aux services concernés de la commune pour bénéficier du même sort. Seuls les réfractaires auront désormais du mal à baigner dans les eaux troubles, du fait que les vents du respect de la loi soufflent, avec cette volonté de toutes les parties intervenantes de rompre une fois pour toutes avec les magouilles et les illicéités.