Le Maroc a appelé, au siège des Nations Unies à New York, à faire preuve de “pragmatisme” et de “dépasser les obstacles politiques” face à la menace terroriste. “Il est impératif d'identifier les facteurs qui contribuent au développement de la coopération régionale et sous régionale, de dépasser les obstacles politiques et d'ordre pratique et faire preuve de pragmatisme face à cette menace à caractère global”, a affirmé le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, Taib Fassi Fihri, lors d'un symposium au siège de l'ONU sur la Coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme. La coopération internationale en matière de lutte contre le terrorisme a franchi des étapes considérables, a indiqué le ministre lors de ce symposium tenu en marge du traditionnel débat de l'Assemblée générale (21-27 septembre), notant toutefois que “le socle de cette coopération reste tributaire de notre capacité collective et de notre action proactive pour lutter contre ce phénomène aux niveaux régional et sous-régional”. La stratégie antiterroriste mondiale de l'Organisation des Nations Unies encourage les Etats Membres, l'Organisation des Nations Unies et d'autres organisations internationales, régionales et sous-régionales compétentes à appuyer sa mise en oeuvre, y compris en mobilisant les ressources nécessaires et les compétences requises. A cet égard, “nous voudrions partager avec vous la contribution du Maroc dans le lancement de deux processus et arrangements régionaux qui connaissent des développements prometteurs au niveau du continent Africain concernant la coopération dans la lutte contre le terrorisme”, a dit le ministre. Le premier processus est la Convention d'entraide judiciaire et d'extradition contre le terrorisme adoptée par les ministres de la Justice des pays francophones d'Afrique pour la mise en oeuvre des instruments universels de lutte contre le terrorisme, adoptée lors de leur 5è Conférence tenue au Maroc en mai 2008. “Nous nous félicitons de la contribution effective de l'Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et l'Organisation internationale de la francophonie dans le lancement de ce processus et comptons sur leur soutien en vue de mettre en oeuvre l'ensemble des dispositions de cet instrument régional de lutte contre le terrorisme”, a dit M. Fassi Fihri. La Convention s'appuie, ainsi, sur deux piliers de coopération en matière de lutte contre le terrorisme, à savoir l'obligation d'extrader ou de poursuivre les personnes recherchées aux fins de poursuites dans l'Etat partie requérant pour toute infraction visée par les instruments universels contre le terrorisme et l'entraide judiciaire dans toute procédure relative à ces infractions, rappelle-t-on. Engagement soutenu S'agissant de la relation de ce cadre de coopération régionale avec les Nations Unies, les Etats parties s'engagent à appliquer les résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de Sécurité relatives aux mesures visant à éliminer le terrorisme international, ainsi que celles ayant trait à la protection des droits de l'Homme et des libertés fondamentales dans la lutte antiterroriste. Le 2è processus, qui présente un cadre potentiel pour envisager une coopération en matière de sécurité régionale y compris pour faire face à la menace terroriste, est celui du mécanisme des Conférences ministérielles des Etats Africains riverains de l'Atlantique. Pour le ministre, “l'ampleur et l'intensité de la menace terroriste qui se présente sous des formes diverses, complexes et nouvelles, devraient nous amener à reconnaître que les actions individuelles des Etats, quelque soit l'importance des moyens humains et matériels mis en oeuvre, ne sauraient compenser l'impact d'un engagement soutenu, collectif et effectif et d'une solidarité agissante visant à contrecarrer un danger réel, transfrontalier et susceptible d'émerger dans n'importe quel pays et d'évoluer dans n'importe quelle société, sans distinction de religion, de race, de culture, de niveau de développement ou de position géographique”.