On ne cessera jamais d'évoquer les atteintes déplorables que subit les plages d'Agadir, l'une des plus belles baies du monde. La chaine dunaire, plantée d'eucalyptus, qui agrémentait les rivages sud et qui faisait la fierté de la première station balnéaire du royaume a été despotiquement massacrée pour y monter des complexes hôteliers, pieds dans l'eau. La fameuse Marina érigée au nord mitoyen le port de pêche, quoiqu'ayant imprimé un cachet notoire au standing de la ville, avait pareillement émoussé la splendeur de la nature marine. Le déversement direct dans l'immense flot océanique bleu des crues fluviales émanant des oueds piémontais, transforme la plage en affreuse réserve d'épaves et de boue ocre. Un peu plus loin au sud du litorral, vers l'embouchure de l'oued Souss où se sont déjà alignées des réalisations touristiques de haute facture avec des espaces golfiques, des odeurs nauséabondes empestent les lieux de grande esquisse écologique. Au nord de la capitale du souss, à une quinzaine de kilomètres, la station balnéaire de taghazout met beaucoup de temps à voir le jour et fait vivre ces sites pittoresques dans des attentes interminables, avec des terrains remués et des écumes malmenées, à chaque coup de pioche des anciens aménageurs développeurs en constant désistement, durant plus d'une décennie. Dans le même sillage, on reviendra également sur la problématique environnementale qui secoue la population du quartier d'Anza relevant de la commune urbaine d'Agadir. Depuis déjà quelques temps, les citoyens déplorent les rebondissements de l'après démolition des bidonvilles qui sévissaient pendant des années, notamment Bloc B dont les ultimes destructions avaient fait rage, sous les yeux impuissants des ménages consternés. Aujourd'hui encore, les résidents de ce quartier remué de fond en comble s'affrontent à une véritable hécatombe naturelle, à cause de la pollution appuyée de ses belles plages. En effet, les habitants qui fréquentent ces côtes pour pratiquer leur vocation de prédilection, en particulier la pêche à la ligne, le surf, le football… sont affreusement exposés aux eaux polluées, car les divers déversements anarchiques des déchets liquides, provenant :1- Des maisons du projet économique dont plus de 214 logements n'ont pas été raccordés au réseau de l'assainissement de la Régie Autonome Multiservices d'Agadir (RAMSA), quoique les redevances d'exploitation soient acquittées. 2- Des sanitaires des locaux du marché permanent d'Anza 3- Egout des eaux pluviales transformé en déversement des détritus industriels sous toutes leurs formes (Huiles, matières grasses, bouteilles en plastique...) 4- Egout des eaux ménagères dont la destination a été volontairement dévié par la RAMSA pour déverser directement dans les plages, avec tout ce que cet acte irréfléchi occasionne comme désagréments à l'écosystème de ces lieux 5- Déversement démesuré derrière la station de pompage 6- déversement en provenance de la cimenterie d'Anza Tous ces dépassements se déroulent sans que les parties responsables ne réagissent pour mettre un terme à ce fléau, sachant que la plage constitue un pôle d'attraction des citoyens. Outre cette pollution accentuée qui prévaut dans ces espaces de haute qualité écologique, les odeurs étouffantes infestent ces lieux de long en large, par le biais des vents maritimes. Les voix associatives de la société civile (plus de vingt structures) s'élèvent contre ces agressions lamentables qui assaillent ce littoral côtier de grande marque écologique. Elles n'arrêtent pas de saisir et d'interpeller toutes les parties concernées pour mettre fin à cette hémorragie. Nombre de formes de mobilisation et de protestation sont utilisées, particulièrement des pétitions, des communiqués, des sit-in, des marches…en vue d'attirer les responsables sur cette problématique environnementale.