Les institutions africaines des droits de l'Homme ont tenu à Rabat le mercredi et jeudi à l'initiative de leur réseau et du CNDH qui le préside, une réunion de haut niveau afin d'étudier les moyens de renforcer leur coopération en matière de lutte contre la torture et les traitements dégradants. Cette conférence à laquelle participe plusieurs pays du continent a but de mettre en application la convention de partenariat conclue le 5 novembre 2010 à Rabat et à Genève prévoyant un projet triennal (2011-2013) de lutte et de prévention communes contre les pratiques inhumaines. Plus précisément, les objectifs de ce partenariat sont de renforcer la capacité d'action des organismes de défense des droits de l'Homme en matière de prévention de la torture, de leur fournir les compétences et les connaissances nécessaires à cette mission,- en particulier grâce à la surveillance des lieux de détention- et de conduire à l'adoption d'une déclaration publique sur les INDH et la prévention de la torture. Cette réunion qui a bénéficié du soutien de l'ambassade du Royaume Uni au Maroc est selon Driss El Yazami, d'autant plus opportune que le continent africain est celui qui a le plus pâti des traitements inhumains et de la pratique de la torture. Comme exemple de ce qu'il y a lieu de faire pour combler le retard préventif de la torture, le Président du CNDH a annoncé à l'assemblée la mise en application prochaine d'un mécanisme national de prévention de la torture habilité à faire rapport aux Nations- Unies de l'évolution enregistrée sur ce plan au Maroc. Ce dernier projet intervenant après l'adoption par le gouvernement en mai dernier de la ratification du protocole facultatif à la convention des Nations Unies contre la torture, place ainsi le Royaume aux premiers rangs en matière de prévention de la torture en Afrique. Laquelle torture il faut traquer jusque dans ces derniers retranchements dans les geôles, a estimé Mahjoub El Haiba, délégué interministériel aux droits de l'Homme. Reprenant à son compte l'essentiel de la déclaration dite de Paris, il a solennellement déclaré que la justice et le droit ne sauraient s'arrêter aux portes des prisons. La plupart des intervenants ont souscrit à cette idée qui ont souligné l'importance qu'il y a à prévenir la torture en visitant fréquemment l'univers carcéral qui lui offre souvent refuge. De cet engagement à prévenir la torture , le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri, croit déceler le gage à travers la tenue au Maroc de cette conférence de haut niveau des INDH africaines . Cette réunion est pleinement de circonstances, a-t-il déclaré e, car a-t-il précisé, elle se tient à un moment ou la culture des droits et des libertés est en train d'enregistrer de signalées avancées dans le Royaume.