En dépit des tensions géopolitiques dans le monde arabe et le mouvement de revendications sociopolitiques en Afrique du Nord, l'activité touristique a montré, au cours du premier semestre 2011, un comportement favorable, estiment les conjoncturistes de la DEPF. Les arrivées touristiques ont affiché une hausse de 6,3% en glissement annuel. Durant cette période, le nombre d'arrivées touristiques s'est établi à 4,2 millions de touristes après près de 4 millions à fin juin 2010. Les touristes étrangers sont à l'origine de 2,4 millions d'arrivées, soit une variation annuelle de 4%. Les arrivées des MRE, pour leur part, ont contribué de près de 1,8 millions de touristes, marquant une progression de 9,8%. Le principal marché émetteur contribuant à l'évolution des arrivées est le marché français avec une part de 26% du total des arrivées additionnelles. Les arrivées en provenance des marchés allemand et belge, deuxièmes contributeurs, se sont raffermies de 18% et de 17,2% respectivement, étant à l'origine de 28% de la variation debs arrivées totales. Les arrivées du marché anglais se sont renforcées de 12,2% et celles du marché hollandais de 12,6%. Après l'embellie de fin 2009 et l'ensemble de l'année 2010, le tourisme national a marqué le pas au début de 2011, en lien avec les tensions géopolitiques dans le monde arabe. En effet, les nuitées réalisées dans les établissements d'hébergement touristique classés, hors effets saisonniers, n'ont augmenté, au premier trimestre 2010, que de 0,4%, en variation trimestrielle, après 1,7% un trimestre auparavant. A tous les niveaux, l'activité, à quelques exceptions près, est en quasi-stagnation. C'est le cas notamment des nuitées des non-résidents, du taux moyen d'occupation des chambres et de la durée moyenne de séjour. Idem pour les recettes qui, malgré leur évolution au 2ème trimestre, n'ont pas atteint le volume réalisé un an auparavant. Les MRE sauvent la mise Pour le seul mois de juin, les arrivées touristiques ont augmenté de 5,5% après -4,2% en mai, impulsées par la croissance des arrivées des MRE de 12% alors que celles des touristes étrangers ont accusé une baisse de 1,6% par rapport à la même période de 2010. Les marchés émetteurs qui ont marqué des retraits relèvent des marchés italien et espagnol avec des baisses de 4,8% et 0,9% respectivement, suivis du marché américain avec une baisse de 2,1%. Les autres marchés émetteurs ont montré une croissance importante par rapport à juin 2010, soit une augmentation de 6,5% pour les arrivées des touristes français, de 22,5% pour les touristes hollandais, de 18,7% pour les allemands et de 15,6% pour les belges. Pour leur part, les nuitées réalisées dans les hôtels classés ont atteint près de 8,2 millions, marquant une baisse de 2% en glissement annuel après une hausse de 7,4% un an auparavant. Cette inflexion trouve son origine dans la baisse des nuitées réalisées par les non résidents de 6,1%, recouvrant un recul des nuitées des touristes français de 10%, des touristes espagnols de 29,5%, des italiens de 14,8% et des hollandais de 9,8%. Quant aux marchés allemand, britannique, belge et celui des pays arabes, ils ont continué leur renforcement avec une progression de 9,9%, de 7,3%, de 14,9% et de 7,1%. En parallèle, les nuitées réalisées par les résidents ont poursuivi leur bonne orientation avec un raffermissement de 13,2%. Agadir avance et Marrakech recule Par ville, Agadir est la première source de nuitées additionnelles avec 91.112 nuitées suite à une amélioration de 4,4% des nuitées totales à fin juin 2011. Essaouira-Mogador est le deuxième contributeur, totalisant 40.514 nuitées additionnelles. Oujda-Essaïdia et El-Jadida-Mazagan ont apporté 44.494 nuitées supplémentaires. En revanche, les nuitées réalisées au niveau de Marrakech et Fès ont connu un recul de 160.468 et 64.065 nuitées respectivement. En lien avec ces évolutions, les recettes touristiques ont atteint 24,7 milliards de dirhams, en hausse de 9,3% après une progression de 9,6% à fin juin 2010. Par rapport à la moyenne des six premiers mois des années 2006 à 2010, ces recettes ont marqué une progression de 9,2%, soit un excédent de 2,1 milliards de dirhams. Des perspectives de croissance pessimistes Pour l'activité touristique nationale, les perspectives de croissance semblent pessimistes sur le court terme, en lien avec la vague des revendications sociopolitiques au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, ont souligné les analystes de l'INAC–HCP. En effet, les nuitées touristiques globales auraient diminué de 12,8%, au deuxième trimestre 2011, en glissement trimestriel, en raison du recul des nuitées des non-résidents. Les arrivées des touristes étrangers auraient, également, baissé de 7,9% au cours de la même période. Tenant compte de ces évolutions, la valeur ajoutée de l'hébergement et de la restauration aurait fléchi de 1,6%, en glissement trimestriel.