La province d'Ouarzazate, l'une des principales destinations touristiques à l'échelle nationale, n'a pas tiré grand profit des mutations profondes qui ont marqué le secteur pendant la dernière décennie. Alors que l'activité prospère dans d'autres destinations et draine d'importants investissements, notamment dans l'infrastructure d'accueil, elle est, depuis 3 ans déjà, en chute libre à Ouarzazate. Un état de fait alarmant, puisque le tourisme constitue une véritable locomotive de l'économie de cette province qui compte, outre la ville d'Ouarzazate, celles de Zagora et de Tinghir. Autrefois destination très prisée par les touristes Marocains et étrangers tout au long de l'année, la province est devenue, à présent, un simple point de transit. Pour preuve, le taux d'occupation dans les hôtels, résidences touristiques et maisons d'hôtes n'a pas dépassé le seuil de 23 pc pour la deuxième année consécutive. De même, la durée moyenne de séjour n'a pas dépassé dans le meilleur des cas deux nuitées. Cet état de fait n'a pas été sans déteindre sur la qualité des services offerts, mais aussi sur d'autres secteurs liés à l'activité touristique. A l'origine de cette perte de vitesse, l'enclavement à la fois aérien et terrestre de la province qui décourage les touristes étrangers et même marocains. Ces derniers viennent en deuxième place en termes d'arrivées, juste après les Français. Il s'agit, selon les professionnels du secteur, d'une difficulté surmontable dans la mesure où, en ce qui concerne le transport aérien, la tendance au niveau des compagnies mondiales est devenue, depuis la mise en place de la politique de l'Open Sky, pour les vols low cost qui ont participé à la promotion de plusieurs destinations touristiques à travers le Maroc, notamment Marrakech et Agadir. La problématique de l'enclavement terrestre ne constitue pas un sérieux handicap non plus. Si la province d'Ouarzazate est géographiquement éloignée du reste de la région, elle dispose en revanche d'importants atouts naturels et de plusieurs infrastructures d'accueil où les touristes peuvent faire halte pour découvrir l'artisanat, les produits de terroir et bien d'autres spécificités de la province. Qu'il s'agisse des ksours, kasbahs ou des oasis, Ouarzazate abrite des sites impressionnants qui valent le détour. Il en va de même pour les célèbres lieux de tournage cinématographique qui font la particularité de cette province du sud du Maroc. Combinant les charmes de la montagne et du sahara, Ouarzazate est aussi une destination privilégiée des aventuriers et des adeptes du tourisme écologique. La cité est également connue pour son moussem des roses qui se tient chaque année à Kelaa M'gouna, ainsi que pour son festival d'Ahwach, autant d'atouts susceptibles de faire d'Ouarzazate une destination touristique très attractive. S'il y a aujourd'hui un obstacle majeur qui entrave son essor, c'est bien l'absence de l'esprit marketing chez les professionnels du secteur. A cette contrainte s'ajoutent d'autres relatives surtout au manque et à la vétusté de l'infrastructure d'accueil, au déficit enregistré au niveau des ressources humaines, ou encore à la qualité des services. Dans ce contexte de crise, un plan de sauvetage du secteur touristique à Ouarzazate s'avère de grande urgence. Il s'agit, de prime abord, de mettre en Œuvre une stratégie de commercialisation de cette destination qui fasse de la participation aux grandes expositions internationales son fer de lance. En parallèle, une stratégie de mise à niveau du secteur s'impose pour, d'une part, réhabiliter les infrastructures détériorées et, d'autre part, mettre à niveau les ressources humaines. La troisième priorité des responsables du secteur doit être de faire en sorte que les services offerts respectent scrupuleusement les critères de qualité retenus. Bref, c'est surtout de professionnalisme que le secteur a besoin pour prendre son envol dans la province d'Ouarzazate.