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Ramadan à Marrakech : Spiritualité et convivialité font bon ménage
Publié dans Albayane le 25 - 08 - 2011

L'avènement, cette année, du mois sacré de Ramadan en pleine période d'été a eu pour effet direct de conférer à la cité ocre un charme tout particulier et de consolider sa magie et sa splendeur, en alliant à la fois convivialité et spiritualité dans une ambiance estivale empruntée de joie et de liesse collectives.
A l'approche de l'heure de la rupture du jeûne, la ville ocre change de décor et commence à connaître une agitation et un dynamisme sans précédent surtout après de longues journées chaudes, où boulevards, espaces verts, terrasses de cafés, places publiques apparaissent presque désertes. Une telle effervescence se poursuit après la prière de “ Taraouih “ jusqu'à une heure tard chaque nuit.
Au cœur de l'ancienne médina de Marrakech, l'ambiance semble toute particulière. Dans les ruelles des quartiers populaires, ainsi que dans les différentes Souikates (petits espaces pour le commerce), une affluence remarquable est à enregistrer de la part des visiteurs, puisqu'il s'agit de mieux s'approvisionner, de ne rien laisser au hasard, et de tout préparer pour que la table du “Ftour “ (rupture du jeûne) soit variée et appétissante.
A l'instar des autres villes et régions du Royaume, la solidarité et l'entraide entre habitants commence déjà à l'approche du mois sacré du Ramadan comme à l'approche de l'Aid Al Fitr. Chez les mères de familles, la mobilisation se veut de taille puisque, ces dernières se donnent souvent rendez-vous chez l'une des voisines du quartier pour préparer ensemble gâteaux et différentes friandises.
Au niveau de chaque “ Houma “ (quartier de l'ancienne médina), des jeunes se focalisent pour l'essentiel sur l'aménagement des espaces commerciaux (Souikates) de manière à ce que toutes les marchandises et produits nécessaires pour le Ramadan et l'Aid Al Fitr soient offertes en abondance.
Toujours fidèles aux traditions ancestrales, les artisans investissent, pour leur part, ces espaces pour la commercialisation de produits (ustensiles et outils de cuisine en bois ou en poterie) souvent utilisés en ce mois béni ou encore de vêtements traditionnels.
Au coucher du soleil, devant la mosquée du quartier, ce sont les pères de familles et les personnes âgées qui se donnent rendez-vous pour accomplir ensemble la prière et prendre part à des veillées religieuses destinées essentiellement à la déclamation du Saint Coran et au ressourcement à partir de la Souna du Prophète Sidna Mohamed.
C'est dire qu'au cœur de l'ancienne médina de Marrakech, ce sont la spontanéité des habitants, leurs relations fraternelles et la convivialité qui imprègnent tous les comportements et commandent les esprits, laissant constater que les Marrakchis accordent plus d'importance aux relations familiales et fraternelles.
Mois de piété et de recueillement, Ramadan c'est aussi le mois des gestes de bienfaisance. A Marrakech, ces actes sont ancrés dans les traditions et les pratiques quotidiennes des vieilles familles marrakchies dans la mesure où celles-ci, conformément au préceptes de l'Islam et de la Souna du prophète, n'hésitent pas à prendre en charge des démunis, en les rassemblant chaque soir au tour d'une table de Ftour bien garnie, en leur offrant vivres et nourritures, ou en les conviant, à tour de rôle, à un diner complet.
Pour leur part, ce sont des associations locales qui s'inscrivent bénévolement dans cet élan de bienfaisance et de solidarité en organisant, chaque soir, des opérations de rupture de jeune (Iftar) ou de distribution de denrées alimentaires au profit des démunis.
Autre notion très présente dans le comportement quotidien des Marrakchi est celle du voisinage. Dans ce cadre, le mois béni de Ramadan sert de véritable occasion pour se tourner vers les voisins du quartier, les proches et les amis, à travers des actions d'entraide et de solidarité.
Cette solidarité et cette convivialité se conjuguent au quotidien à travers, la multiplication des échanges de visites entre familles, proches et amis, l'organisation de Ftours collectifs où de diners, ou tout au moins, l'organisation de rencontres autour d'un verre de thé mentholé souvent servi après la prière de “ Taraouih “, avec des gâteaux et d'autres délices du Ramadan, occasion de partager des souvenances et des moments de joie et de divertissement. Rien n'est étonnant si l'on sait que dans la tradition des Marrakchis, même certains plats traditionnels comme “ la Tanjia “ et le Couscous sont souvent préparés en grande quantité pour être dégustés collectivement, en présence des membres de la petite et grande familles ainsi que des proches, amis et voisins.
Tellement respecté dans l'ancienne médina de Marrakech, ce bon voisinage fût aussi et depuis des siècles de l'histoire, consolidé par l'Islam et surtout par la manière, dont fut bâtie l'ancienne médina, laquelle a permis de réunir, côte à côte, les familles aisées, celles de niveau moyen ainsi que celles nécessiteuses. Une composition à l'apparence “ hétérogène “ mais qui a beaucoup favorisé la vulgarisation et la généralisation des principes d'entraide et de solidarité sociale entre les habitants.
Cette solidarité atteint son apogée durant la nuit du 15 Ramadan, ou encore celle de “laylat Al Qadr “ (nuit du 26 Ramadan) où les habitants de l'ancienne médina se réunissent avant de se diriger ensemble vers la mosquée la plus proche pour accomplir collectivement la prière de Tarawih.
Très réputée par son effervescence tout au long de l'année, la mythique place de Jemâa El Fna, s'érige en un lieu de convivialité et de solidarité, par excellence, durant ce mois béni, en accueillant à l'approche de la rupture de jeûne, des groupes de visiteurs marocains et étrangers qui préfèrent s'attabler dans un restaurant de la place, pour déguster une variété de plats et de spécialités de la pure cuisine marocaine et locale.
Fidèles en cela aux coutumes et aux traditions ancestrales marocaines, ces restaurants en plein air offrent, tout au long du mois sacré du Ramadan, des repas riches et variés de quoi satisfaire tous les goûts, mêmes ceux les plus raffinés.
Et pour rendre la visite encore plus agréable, un intérêt particulier a été accordé, ces dernières années, à l'organisation de la place, en accordant à chaque restaurant et chaque vendeur une place bien précise, ainsi qu'une plaque métallique où sont affichés, de manière lisible, un nom et un numéro, dans l'optique de faciliter la tâche des services de contrô_le et d'hygiène.
Outre les prix à la portée pratiqués par les restaurateurs de la place, nombre de bienfaiteurs préfèrent s'orienter vers cet espace de convivialité pour assurer la prise en charge quotidienne de personnes nécessiteuses qui se rendent à Jemâa El Fna, à l'heure de rupture de jeûne, en leur offrant gracieusement vivres et nourritures.
Après la prière de Tarawih, différents axes et artères de la cité ocre retrouvent leur vie, contribuant ainsi largement à l'animation socio- économique et culturelle de la ville.
Si certains habitants préfèrent investir les terrasses des cafés comme lieu idoine de discussions entre amis et proches, d'autres parmi les plus âgés optent pour des espaces verts et des squares publics, occasion de prendre un bol d'air et de profiter de la fraîcheur nocturne de la cité ocre.
Non loin encore, ce sont des groupes de jeunes souvent munis d'instruments de musique qui, fidèles à certaines pratiques ancestrales des temps de “Nzaha” , transforment certains coins de la ville en espaces de fête, en chantant de vieilles chansons de “Tikitikates” largement tirées d'un répertoire musical local tout aussi riche, ancien que varié.
D'autres préfèrent, au contraire, jouer aux cartes ou tout au moins disputer un match de mini-foot, ou encore se balader à vélo au moment où, les gourmets munis de vivres et de nourritures ne trouvent pas mieux que de s'installer dans un coin un peu discret, le temps de déguster une délicieuse “Tanjia”, soigneusement préparée.
L'animation artistique et musicale atteint son pic durant ce mois béni, puisque nombre de cafés et de restaurants proposent chaque soir aux clients une ambiance musicale et des menus variés.
D'autres, notamment ceux de la classe intellectuelle préfèrent, quant à eux, se rendre à un coin calme pour la lecture, assister à des veillées religieuses ou tout au moins participer à des soirées culturelles et artistiques organisées par nombre d'associations locales.
(MAP)


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