L'attaque samedi d'un village peul du centre du Mali par des membres présumés de groupes de chasseurs traditionnels dogons a dépassé les 100 morts, selon un bilan donné par les autorités locales. L'ONU évoque de son côté 134 tués. Des individus armés ont massacré au moins 110 Peuls samedi 23 mars dans le centre du Mali, a fait savoir Moulaye Guindo, le maire de la ville de Bankass. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière dans l'histoire récente dans la région. Des hommes vêtus en chasseurs Donzo ont attaqué les localités d'Ogassagou et de Welingara, non loin de Bankass, dans la nuit de vendredi à samedi, aux alentours de quatre heures du matin (04h00 GMT), a-t-il expliqué. Dans un communiqué samedi soir à New York, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a évoqué un bilan dépassant les 130 morts. « Au moins 134 civils, y compris des femmes et des enfants, auraient été tués et au moins 55 blessés » à la suite de l'attaque, indique-t-il, en affirmant être « choqué et outré » par ce massacre. Mahamat Saleh Annadif, chef de la Mission de l'ONU au Mali, veut que cesse la « spirale de la violence » Un précédent bilan de cette attaque dans le village d'Ogossagou-Peul faisait état d'au moins une cinquantaine de morts. « Le nouveau bilan est de 115 morts », a affirmé à l'AFP Cheick Harouna Sankaré, le maire de la localité proche de Ouenkoro, expliquant que les corps de personnes portées disparues avaient été retrouvés. « Le bilan provisoire est de 115 morts », a également affirmé le préfet de Bankass, Boubacar Kané. Le bilan provisoire de l'agence de presse Reuters, s'appuyant sur le témoignage du maire de Bankass, indique pour sa part 110 morts. Violence récurrente dans la région Ces attaques sont survenues alors qu'une mission du Conseil de sécurité des Nations unies était en visite au Mali pour tenter de trouver des solutions aux violences qui ont fait des centaines de victimes civiles l'an dernier dans le pays. Des émissaires du Conseil de sécurité ont été reçus vendredi soir par le chef de l'Etat malien, Ibrahim Boubacar Keita, et par d'autres responsables gouvernementaux. Un habitant d'Ogossagou a déclaré sous le couvert de l'anonymat que l'attaque survenue aux premières heures de samedi semblait avoir été menée en représailles à une embuscade tendue par un groupe islamiste affilié à Al Qaïda, au cours de laquelle 23 soldats ont été tués. Le groupe avait indiqué avoir mené son attaque pour venger les Peuls victimes, selon lui, de violences de la part de l'armée malienne et de groupes paramilitaires. Le 17 mars, des djihadistes présumés avaient attaqué et brièvement occupé une base de l'armée malienne située dans la localité de Dioura, dans la région de Mopti, au centre du pays.