Plus j'observe ce qui se passe au Maroc et les mesures prises pour lutter contre la propagation de ce miraculeux virus, plus je constate des contradictions qui défient la raison et la logique au point où je finis par ne plus rien comprendre du tout. Ce qui me chagrine est la décision de la fermeture des routes terrestres (pour certaines villes du royaume), maritimes et aériennes afin d'éviter la propagation du virus. Ce qui revient en quelque sorte à amputer la liberté de circulation des marocains. Voyons maintenant ce qui se passe dans les villes et si ceci va effectivement dans le même esprit de la décision de fermeture des routes citées ci-haut. Ainsi je vous étale ce que j'observe et je vous laisse le soin de les interpréter et les analyser selon votre bon vouloir. Les cafés sont ouverts, pleins à craquer et les clients sont collés les uns aux autres, comme je le constate tous les soirs dans une rue principale en face de Bâb Mansour à Meknès. Ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Les restaurants populaires sont remplis de clients allant jusqu'au trottoir, qui mangent sans masque et les piétons passent par milliers à moins d'un demi-mètre des dégustateurs. Ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Les vendeurs ambulants de pain, de gâteaux sur des tables étalées à l'air libre, et les mains des clients venant de tous bords, palpant presque tous les pains pour en choisir un. Ce même pain acheté a été caressé par au moins 10 ou 20 mains évidemment sales. Ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Les vendeurs des figues de barbarie « handiya », qui épluchent le fruit et le présente aux clients afin de le déguster. Les vendeurs, évidemment, respectent les règles d'hygiène et nettoient le couteau et leurs mains 1000000 fois dans un sceau d'eau grise, par terre, associée à la poussière des chaussures des piétons et des toxiques des voitures. Ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Des milliers de citoyens se baladent sans masque dans des endroits très populaires comme le marcher « souika », sans oublier les centaines d'entre eux portant quand même des masques aussi sales que la blouse du charbonnier. Ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Les mosquées reçoivent les croyants, et même s'ils portent des masques, leurs pieds nus qui trainaient on ne sait où avant, vont obligatoirement toucher le sol de la mosquée, même s'ils amènent avec eux leurs propres tapis. Et leurs vêtements ont-ils été désinfectés avant d'entrer à la mosquée ? Oui ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Le vendeur égorgeur de poulet, porte le même masque depuis des jours et des jours, égorge le poulet, le plonge dans une bassine d'eau chaude noire (qui reçoit des centaines de poulets) avant de le passer dans la machine à plumer, et ce toute la journée répétitivement. Les mains du travailleur ne sont pas lavées, et souvent blessées et infectées. De plus, ces poulets lors de leur transport inhumain de la ferme jusqu'aux vendeurs, ont été touchés un nombre incalculable de fois par différents ouvriers. Evidemment, toutes les mesures d'hygiène sanitaires sont ici respectées à la lettre comme dans un bloc opératoire. Et sans oublier les clients devant le magasin, certains sans masque, respectant tous la distanciation sociale de quelques centimètres. Ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Le vendeur de la glace italienne, avec sa fameuse machine sur le trottoir brassant la poussière et les émulsions de la fumée des voitures, les cornets accrochés à la machine et proches de quelques centimètres de chaque client s'arrêtant pour se faire plaisir. Ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Dans les restaurants chics, on vous prend la température, on vous offre le gel hydro-alcoolique, on s'assoit à table et on enlève les masques. Evidemment, les chaises ont déjà reçu la visite d'autre clients, mais peut être avaient-ils désinfecté leurs pantalons et leurs chemises avant de s'assoir. Aussi, le serveur est obligé de déplacer tout son corps à quelques centimètres pour vous servir. Oui ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Les taxis, dont beaucoup de conducteurs portent à moitié un masque sale libérant la respiration nasale, qu'ils descendent et remontent vingt fois, tantôt pour prendre un café avec des copains sans aucune distanciation sociale, tantôt pour discuter les uns avec les Les sièges des taxis reçoivent des centaines de passagers, touchant chacun à leur tour les poignets des portières, les sièges, puis retouchant leurs masques. Dans la cabine, la distanciation sociale est immanquablement respectée, au moins deux mètres séparant les passagers. Oui ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Le bus, ce fameux transport en commun pour lequel je n'ai pas besoin de vous décrire le respect des gestes barrières, et le nombre de mains qui touchent les barres et les sièges. Oui ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Il faut une autorisation spéciale pour quitter et rentrer dans certaines villes pour éviter la propagation du virus. Excellente mesure sanitaire. Une grande partie de ces voyageurs prend des taxis ou le train, et tout le monde touche les mêmes choses. L'autorisation exige-t-elle un test de négativité du virus ? Donc certainement parmi ces voyageurs, nous trouverons des porteurs du virus. Oui ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! À l'épicerie et aux supermarchés, les gens portent des vieux masques de je ne sais pas combien de jours, touchent les produits et les déposent, puis des milliers de clients font la même chose au point qu'il est probable que tous les produits soient déjà contaminés. Oui ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Les spécialistes disent qu'une fois touché, le masque est contaminé et qu'il faut le changer immédiatement en mettant le masque contaminé dans un sac en plastique avant de le jeter pour le recycler. Mais qui respecte cette règle ? Le pauvre masque est maltraité, tantôt dans la poche, tantôt autour du cou, tantôt prêté au conjoint. Un masque collectif. Oui ceci est sans aucun doute sans danger par rapport à l'ouverture des routes*! Bref, des milliers d'exemples restent à citer. Tout ceci pour vous dire que les règles d'hygiène sont impossibles à respecter et qu'il vaut mieux fermer les cafés et tous ces commerces infectés jusqu'à l'os et ouvrir les routes et laisser les marocains circuler librement *routes terrestres (certaines villes), aériennes, maritimes. Docteur Jaouad MABROUKI, Expert en psychanalyse de la société marocaine et arabe