L'aviation israélienne a repris mardi matin ses bombardements sur Beyrouth et le sud du Liban, faisant 23 morts, et Tsahal a annoncé que son offensive contre le Hezbollah pourrait se poursuivre pendant plusieurs semaines. Neuf civils parmi lesquels des enfants, tous membres d'une même famille, ont été tués peu après minuit par une frappe aérienne sur une maison du village d'Aïtaroune, près de la frontière avec Israël. Quatre autres civils ont trouvé la mort dans les frappes de l'aviation israélienne dans le sud du pays. Tsahal a également bombardé une caserne libanaise à l'est de Beyrouth, tuant dix soldats et en blessant 30 autres. Plusieurs roquettes tirées par le Hezbollah se sont par ailleurs abattues sur Haïfa, dans le nord de l'Etat d'Israël, a fait savoir la police. On ignore pour l'heure si ces tirs ont fait des victimes. La campagne militaire menée par Israël en représailles à la capture, mercredi, de deux militaires par le Hezbollah a déjà coûté la vie à 227 personnes, majoritairement civiles. Moshe Kaplinsky, chef d'état-major adjoint de Tsahal, a estimé que les opérations pourraient se poursuivre pendant quelques semaines, ajoutant que l'Etat juif avait besoin d'un peu de temps pour mener à bien des "objectifs très clairs". Il n'a pas exclu l'hypothèse d'une offensive terrestre. "A ce stade nous n'estimons pas devoir déployer d'importantes forces terrestres au Liban, mais si nous y sommes contraints, nous le ferons. Nous ne l'excluons pas", a-t-il déclaré sur la radio israélienne. Selon un sondage publié mardi dans le Yediot Ahronot, une vaste majorité de l'opinion israélienne soutient l'offensive. Pas moins de 86% des personnes interrogées jugent l'opération justifiée et 58% estiment qu'elle doit se poursuivre jusqu'à la mort du cheikh Hassan Nasrallah, qui dirige le "Parti de Dieu". ISRAEL EXIGE LA LIBERATION SANS CONDITIONS DES SOLDATS Les grandes puissances mondiales jugent que la résolution de la crise passe notamment par la libération des militaires israéliens enlevés par le Hezbollah, qui veut les échanger contre des prisonniers libanais et palestiniens. Israël refuse tout échange de ce type. Tzipi Livni, ministre israélienne des Affaires étrangères a réaffirmé mardi que les deux militaires israéliens devaient être libérés sans conditions. Avi Dichter, ministre de la Sécurité publique, avait auparavant estimé sur la radio militaire que les autorités israéliennes pourraient être amenées à négocier le sort des détenus libanais pour mettre un terme à la crise. Le secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, a dit espérer une contribution européenne à la force de stabilisation que la communauté internationale propose de déployer au Liban. "Il est urgent que la communauté internationale agisse pour faire la différence sur le terrain", a-t-il déclaré mardi lors d'une conférence de presse à Bruxelles, souhaitant la mise sur pied d'un contingent doté "d'un concept opérationnel et de capacité différentes". Les Etats-Unis n'ont en revanche pas caché leurs doutes sur cette force et Israël a estimé qu'elle était "prématurée". Face à la crise persistante, de nombreux pays, dont la France, ont entrepris d'évacuer du Liban leurs ressortissants qui le souhaitent. De nombreux étrangers ont déjà fui le Liban via la Syrie. Neuf cents personnes évacuées du Liban à bord du ferry grec Iera Petra affrété par la France sont arrivées dans le port chypriote de Larnaca.