L'Italie a éliminé mardi soir l'Allemagne de "sa" Coupe du monde au terme d'une nouvelle demi-finale épique entre les deux équipes, dont l'issue ne s'est décidée qu'au bout de 119 minutes de jeu. Parfaitement décalé par Andrea Pirlo, Fabio Grosso a enroulé en toute fin de prolongation une belle frappe du gauche pour tromper Jens Lehmann. Alessandro Del Piero a doublé la marque à la minute suivante, donnant son billet pour la finale de Berlin à une Squadra Azzurra pourtant malmenée hors des terrains. Les Italiens tenteront dimanche de décrocher un quatrième titre mondial en finale face à la France ou au Portugal, qui s'affrontent mercredi à Munich. Mardi, l'Italie n'a pas semblé perturbée par le scandale qui secoue son championnat. La Squadra a joué son jeu pendant 120 minutes, contrecarrant parfaitement l'animation offensive des Allemands, qui ont été incapables de développer le football conquérant qui les avait amenés dans le dernier carré. Dans un Westfalenstadion de Dortmund aux tribunes totalement acquises à la Mannschaft, c'est la Squadra qui met d'emblée la pression sur le but de Lehmann, seul joueur sur la pelouse n'évoluant pas dans son championnat national. A la 4e, le portier d'Arsenal capte bien un longue frappe de Francesco Totti sur coup franc. Au quart d'heure de jeu, le meneur de la Roma adresse une ouverture au millimètre pour son équipier Simone Perrotta, mais Lehmann gagne son premier duel. LE SOUVENIR DE 1970 L'Allemagne, que l'Italie avait battue 4-1 en amical en mars, est malmenée pour la première fois de son Mondial et peine à s'approcher de la surface italienne. La Squadra fait le jeu sans trouver la solution. La tête de Materazzi passe de peu à côté, puis Totti voit son tir contré après une combinaison intéressante sur un coup franc de Pirlo. En 35 minutes, l'Allemagne ne se crée qu'une occasion, mais elle est en or, lorsque Bernd Schneider, décalé par Miroslav Klose à l'entrée de la surface, peut préparer sa frappe. Mais elle passe au-dessus de la transversale de Gianluigi Buffon. Après la pause, la Mannschaft semble mieux. C'est au tour des gardiens de s'illustrer. Buffon sort parfaitement face à Klose, le meilleur buteur du tournoi pourtant transparent mardi soir. Sur l'action suivante, c'est Lehmann qui va chercher le ballon dans les pieds de Grosso. A l'heure de jeu, le goal de la Juve sort à bout portant un tir en pivot de Lukas Podolski. Ce sont désormais les Allemands qui posent leur jeu. Les Italiens procèdent par contre en tablant sur les lumières de Totti. Mais les protégés de Klinsmann butent sur une défense protégée par Pirlo et Gattuso qui n'a pris lors de ce Mondial qu'un but, marqué contre son camp par Zaccardo. Les occasions franches sont rares. A la 83e, Ballack enlève trop son coup franc aux 20 mètres. Puis c'est Lehmann qui boxe le ballon dans les airs en emportant Perrotta dans son élan. A l'entame de la prolongation, c'est un autre match qui a débuté. Ni l'Allemagne ni l'Italie ne visent les tirs au but. On se prend même à rêver de la demi-finale de 1970 entre les deux sélections et des cinq buts inscrits entre la 94e et la 111e. Alberto Gilardino, qui a remplacé Toni, efface la défense allemande dans sa surface avant de trouver le poteau. Deux minutes plus tard, c'est la transversale qui repousse une frappe canon de Zambrotta. A la 105e, Podolski, seul face à Buffon, ne cadre pas sa tête. A la 111e, l'attaquant de Cologne a une seconde chance, du gauche, mais le gardien italien sauve les siens d'une superbe claquette. A la 118e, c'est Lehmann qui est à la parade sur une frappe de Pirlo. Sur le corner suivant, le Milanais est à la réception. Tranquillement, il décale Grosso, qui entre dans l'histoire italienne, suivi de peu par Del Piero.