Les relations maroco-britanniques ont connu durant le mois de juin un dynamisme remarquable Les relations maroco-britanniques ont connu durant le mois de juin un dynamisme remarquable avec un intense échange de visites d'officiels et d'acteurs de la société civile, un échange qui a, de l'avis d'observateurs, affirmé l'image du Maroc en tant que pays démocrate et résolument tourné vers l'avenir. Sur le plan officiel, le mois qui s'achève a vu l'entrée en action du forum de dialogue bilatéral, dont la mise en place a été décidée lors de la visite effectuée au Maroc en février dernier par l'ancien ministre britannique des Affaires étrangères, Jack Straw. Ce forum, dont l'ultime objectif est de renforcer les relations politiques et économiques entre les deux pays, a ainsi tenu un premier round politique au début du mois à Rabat sous la présidence de M. Taïb Fassi Fihri, ministre délégué aux Affaires étrangères et à la Coopération, et M. Kim Howells, ministre au Foreign Office chargé du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Suite à ce round, le responsable britannique a affirmé que le Maroc reste un partenaire important avec lequel le Royaume-Uni partage plusieurs idéaux et intérêts. Cette même conviction avait été affirmée par le Premier ministre britannique, Tony Blair, qui avait souligné, lors d'une récente conférence de presse, que son pays considère le Maroc comme un modèle qu'il faut encourager et comme pays avec lequel la Grande-Bretagne souhaite entretenir un partenariat plus renforcé. Pour accompagner cette entente politique, les deux pays ont tenu la semaine dernière à Londres, un deuxième round économique et commercial de leur Forum sous la présidence de M. Taïb Fassi Fihri et M. Ian McCartney, ministre britannique du Commerce et de l'Investissement. Suite à cette rencontre, le gouvernement britannique a exprimé son soutien aux projets mis en œuvre dans le cadre de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), lancée par S.M. le Roi Mohammed VI, notamment à travers la formation des jeunes entrepreneurs marocains. Le Royaume-Uni s'est dit de même prêt à soutenir le programme des réformes économiques au Maroc et à renforcer les relations des deux pays dans plusieurs domaines économiques englobant notamment la sécurité des services financiers, l'éducation, les technologies de l'information, l'agriculture et le tourisme. Cette volonté se traduira notamment, selon le ministre britannique du commerce, par une redynamisation du Conseil d'affaires maroco-britannique qui sera appelé à jouer un rôle important pour la promotion des échanges commerciaux entre les deux pays et pour l'accroissement du flux des investissements britanniques au Maroc. Selon les observateurs, cet élan n'est autre que le reflet de la confiance dont jouit à présent le Maroc en Grande-Bretagne grâce à l'ambitieux programme de réformes démocratiques et économiques, mis en œuvre depuis l'intronisation de S.M. le Roi Mohammed VI en 1999. Ce même programme a été passé au crible lors de deux importantes conférences, tenues durant le mois de juin, dans deux des plus prestigieuses institutions non seulement en Grande-Bretagne mais dans le monde entier, en l'occurrence l'Université d'Oxford et l'Institut Royal des affaires internationales, plus connu sous le nom de Chatham House. Lors de ces deux rencontres, d'anciens membres de l'Instance Equité et Réconciliation (IER, dont le mandat a pris fin en janvier dernier) et du Comité scientifique ayant élaboré le rapport sur le développement humain ont expliqué, à leurs interlocuteurs britanniques et européens, les fondements et les objectifs du processus de changement irréversible dans le cadre duquel le Maroc s'est engagé à bâtir un avenir plus radieux et plus en phase avec les défis des temps modernes. Les débats lors de ces conférences ont fait ressortir une conviction quasi-anonyme que le Royaume est entré de plain pied dans une nouvelle ère de démocratie et de respect des droits de l'Homme. Cette position a été notamment exprimée par le Dr. George Joffé, professeur au Centre des études internationales de la prestigieuse université de Cambridge, qui a souligné que le programme marocain de réformes représente une expérience qui force l'admiration et qui mérite d'être encouragée et soutenue. Pour ce grand expert des questions maghrébines, les avancées démocratiques réalisées au Maroc ne cessent d'étonner lorsqu'on sait qu'il s'agit d'un pays dépositaire d'une histoire millénaire, où la notion de l'Etat-nation est ancrée depuis longtemps. La décision du Maroc de poursuivre le processus de réformes est un signe particulièrement révélateur qui confirme que le mandat de l'IER n'était pas un simple exercice de propagande destiné à s'attirer l'attention du public. Placé dans son environnement régional, le programme de réformes marocain est perçu en Grande-Bretagne comme un processus authentique qui peut servir de modèle dans une région souvent accusée d'être en déphasage avec l'évolution démocratique dans le monde. Le souhait de voir d'autres pays suivre le chemin montré par le Maroc a été notamment exprimé par Amnesty International, dont le directeur pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Malcolm Smart, a également appelé, lors de la conférence de Chatham House, le gouvernement britannique et les autres pays de l'Union européenne à soutenir l'expérience marocaine. Venant de la part d'une organisation qui ne fait pas la complaisance, une telle affirmation constitue une reconnaissance objective et tout à fait légitime de l'évolution positive que connaît actuellement le Maroc. Par ailleurs, responsables, politologues et académiciens britanniques estiment que le processus de réformes politiques et économiques, actuellement engagé au Maroc, aura l'occasion de s'enraciner davantage en 2007 avec les élections législatives prévues au Royaume cette année. Le scrutin de 2007 marquera un tournant décisif pour ce processus, qui doit s'ancrer dans le pays à travers une répercussion directe et positive sur le vécu du Marocain ordinaire, comme l'a affirmé Mme Claire Spencer, directrice du programme Moyen-Orient au sein de Chatham House.