Les Catalans se prononçaient dimanche par référendum sur le nouveau statut de la Catalogne, texte qui établit les relations de la région autonome avec Madrid et relance le débat entre centralisme et identités régionales en Espagne. La réforme, qui devrait être largement approuvée par les quelque cinq millions d'électeurs, accordera à la région plus de contrôle sur les impôts sur le revenu et sur les dépenses. "D'une certaine manière (...) ce jour est celui où la Catalogne peut se définir elle-même, en pleine conscience", a expliqué Pascal Maragall, chef du gouvernement socialiste régional, alors qu'il venait de voter. Les bureaux de vote, qui ont ouvert à 07H00, ferment à 18H00. Dans le camp du "non", on redoute que cette réforme ne mène à la désintégration d'un pays partagé depuis toujours entre un fort centralisme et des identités régionales très marquées. Le nouveau statut de la Catalogne comporte en préambule une phrase autorisant la région à se considérer comme une "nation" à part entière, ce que conteste particulièrement le Parti populaire (droite). Pour les conservateurs, cette formulation qui établit un principe de bilatéralité entre Madrid et la Generalitat, le gouvernement de la communauté autonome de Catalogne, sonne le glas de l'unité de l'Espagne. Le parti nationaliste catalan Esquerra Republicana (ER) considère en revanche que cette définition est encore insuffisante et a appelé à voter non. UNE VICTOIRE POUR ZAPATERO Un oui massif au référendum serait une victoire pour le gouvernement de Jose Luis Rodriguez Zapatero qui souhaite renforcer l'autonomie des régions les plus puissantes. L'opposition a, quant à elle, accusé le président du gouvernement de brader l'avenir de l'Espagne en Catalogne et au Pays basque, où il a l'intention de mener des négociations avec les séparatistes de l'ETA. Depuis le nouveau statut de la Catalogne, d'autres régions telles que l'Andalousie et la Galice cherchent à se doter de statuts similaires. Le spectre de la guerre civile des années trente a été agité tout au long de la campagne du référendum. Les 17 régions autonomes de l'Espagne sont dotées d'un statut dont la plupart ont en effet été adoptés juste après la mort de l'ancien dictateur espagnol, Franco. Les derniers sondages prévoient une confortable victoire du oui au référendum.