Le torchon brûle à Agadir Dans une démarche jugée provocatrice, le wali de la Région Souss-Massa-Drâa et gouverneur de la préfecture d'Agadir Idaoutanane s'en est pris aux services de la commune urbaine d'Agadir et, photos à l'appui, il énumère «des anomalies et altérations qui constituent un préjudice au fonctionnement normal des structures de la ville, voire un danger pour le citoyen» dans une lettre adressée au président de la commune. La réponse de ce dernier ne s'est pas fait attendre pour répondre point par point aux « anomalies » soulignées par la commission technique de la wilaya. La lettre du wali dresse un constat négatif des prestations de la CUA dans les domaines de restauration, réparation des canalisations, du grillage de la Place Al Amal, de l'éclairage public, des feux de circulation, des panneaux de signalisation, des routes et avenues, des espaces verts, entre autres. La réponse de Tareq Al Kabbaj, maire d'Agadir, n'a pas épargné les détails et a remis les pendules à l'heure. Il commence par imputer la responsabilité de la dégradation de la Place Al Amal aux services de la wilaya qui ont autorisé, malgré le veto de la CUA, une société à organiser un événement sur la Place. Résultat : les camions de la société ont sérieusement endommagé ses grilles quand elles ne font pas objet de vols tout court, ce qui relève des compétences de la wilaya ainsi que de la sécurisation de la Place dont les caniveaux sont souvent squattés par des sans-abri. La longue lettre du maire au wali attribue encore la responsabilité des bouches des égouts à RAMSA ou à l'ONEP, des regards RAMSA à l'Equipement, du réaménagement de la RN1 et des nids-de-poule à l'Equipement, des marchands ambulants et les saletés qui s'ensuivent aux services de la wilaya. Le maire d'Agadir accuse l'amateurisme des membres de la commission technique de la wilaya qui, selon lui, « confondent panne et travaux en cours » notamment dans le cas de l'éclairage public. Tout en condamnant des rapports établis par la wilaya, Tareq Al Kabbaj rappelle au wali que malgré les contraintes matérielles, la commune s'est engagée « …depuis 2006, dans d'importants projets structurants et tous les citoyens peuvent témoigner des travaux réalisés ou en cours de réalisation». Avant de terminer son réquisitoire, Tareq Al Kabbaj invite les services de la wilaya à coopérer avec les siens dans une approche participative et créer une synergie positive pour le rayonnement de la ville d'Agadir et le bien-être de ses habitants et visiteurs. Toutefois, il reste beaucoup à faire notamment dans le domaine de l'urbanisme où des efforts particuliers doivent être déployés pour lutter contre les infractions. A titre d'exemple, l'habitat insalubre qui accuse un retard dans les projets de recasement. La spéculation sur le foncier, les dessous-de-table au niveau des projets d'habitat social sont des problèmes qui hypothèquent le développement harmonieux de la ville. A la fin de sa lettre, la commune urbaine d'Agadir rappelle au wali ses responsabilités et partant, la disponibilité de ses services à collaborer dans l'intérêt de la ville d'Agadir.