Les partis de la Koutla ont adopté une plate-forme d'action commune qu'elle soumet à l'appréciation des électeurs. La Koutla a fini, hier à Rabat, par dévoiler une plate-forme d'action commune que ce bloc dit soumettre à l'appréciation des citoyens en tant qu'un "nouveau pacte" pour entreprendre les grandes réformes dont a encore besoin le Maroc. Dans ce document d'une trentaine de pages, recensant ce que la Koutla appelle le "dénominateur commun" entre les programmes de ses trois composantes (USFP, PI et PPS), ce bloc dévoile les grandes réformes qu'il ambitionne d'entreprendre s'il obtient la confiance des électeurs et surtout une première place lui permettant d'agir. La Koutla estime qu'il est temps de revoir le rôle de l'Etat qui, tout en veillant aux grands choix du pays, doit disposer d'un gouvernement qui assume la responsabilité totale de l'exécutif. Y compris pour ce qui est de la nomination des hauts fonctionnaires qui devrait être soumise au Conseil des ministres présidé par Sa Majesté le Roi. Dans sa plate-forme d'action commune, la Koutla évoque la nécessaire réforme de la Justice et de la fonction publique. Pour ce bloc, l'emploi demeure la principale priorité et le défi numéro un à relever grâce à un plan national de qualification des jeunes chômeurs et un mode contractuel qui engagerait les opérateurs publics, privés et les collectivités locales. Sans avancer de chiffres comme cela avait été le cas lors de la présentation des programmes respectifs de ses trois composantes, la Koutla évoque la nécessité de procéder à l'élaboration de stratégies sectorielles pour favoriser l'emploi, mais appelle aussi à plus de moyens et d'accompagnement pour faire décoller l'auto-emploi et les petites entreprises. Dans ce sens, la Koutla estime que de telles stratégies sectorielles permettraient non seulement de favoriser l'emploi, mais aussi et surtout de faire face à la mondialisation et aux éventuelles répercussions des accords de libre-échange signés avec plusieurs groupements et pays. Si la Koutla a appelé à un renforcement des institutions via, entre autres, un Parlement plus performant et la révision des attributions de la deuxième Chambre, elle a appelé à donner plus d'importance à la région et aux collectivités locales pour assurer le décollage du pays, mais aussi réduire les inégalités entre les différentes zones du Maroc. Si la région doit être capable de jouer tous ses rôles, la Koutla estime qu'il était temps d'instaurer une politique de la ville pour accompagner le développement urbain du Maroc et l'essor des nouvelles villes. Au volet social, la Koutla s'engage à attribuer 8 % du budget de l'Etat à la santé et à continuer les efforts pour assurer la couverture médicale la plus large aux Marocains. Elle appelle aussi à l'adoption de l'approche genre dans toutes les politiques du pays en plus de la création d'un conseil supérieur de l'égalité qui aurait une mission consultative et de proposition. Les trois partis s'intéressent également au monde rural et à l'agriculture. Ils affirment donner autant d'importance à l'enseignement, la lutte contre l'analphabétisme qu'ils promettent d'éradiquer dans une dizaine d'années et l'instauration de la société du savoir. La plate-forme d'action commune, lit-on dans ce document, se veut le fruit de "consensus constructifs" capables de permettre de mener une lutte commune commencée depuis longtemps et capitaliser l'expérience d'une décennie de gestion des affaires publiques. La Koutla, qui s'y dit forte d'une "profonde analyse" de la situation du pays, appelle à la mobilisation de toutes les potentialités matérielles, humaines et institutionnelles pour conduire les grandes réformes qui restent à réaliser. Au préambule de cette plate-forme d'action commune, la Koutla s'engage pour l'unité du pays et son intégrité territoriale par une solution au conflit du Sahara, mais aussi par un "dialogue franc" avec l'Espagne pour récupérer Sebta, Melilia et les îles qui s'y rattachent. Les partis de la Koutla ont signé, ces derniers jours, une déclaration commune contre le terrorisme avec les deux autres partis de la majorité (MP et RNI). Ils ont aussi adopté une autre déclaration commune pour la résolution des éventuels conflits ou différends qui pourraient surgir entre les candidats des trois partis lors du prochain scrutin.