Un peuple qui souffre toujours de l'occupation militaireEn juin 1967, la guerre des six jours entre Israël et les pays arabes se soldait par un cuisant échec. Non seulement les protagonistes arabes ont perdu la guerre, mais ils ont aussi perdu de nouveaux territoires. Le 5 juin 2007, l'ensemble des territoires palestiniens, commémorera les 40 ans de l'occupation israélienne. Ce mois sera marqué par de nombreuses manifestations, conférences et débats organisés dans toutes les grandes villes des territoires occupés. Toutefois, la majorité des Palestiniens sont d'accord sur un point : les mots ne suffisent plus, il faut des actions concrètes, car la situation s'aggrave. Chaque année, le décompte des terres palestiniennes perdues en faveur des colonies israéliennes s'alourdit. «Ils ont tous les droits. Un jour, ils sont venus et ils ont déclaré que ce serait ici la nouvelle frontière», témoigne Hussein, un paysan d'un village au nord de Jénine, qui a vu la moitié de ses terres confisquées par Israël en 2003. Selon un rapport de l'Agence de coordination humanitaire des Nations unies, les Palestiniens sont privés d'environ 40% des terres accordées par la ligne verte. Il y aurait 450.000 colons en Cisjordanie, répartis entre 161 colonies juives et 96 implantations sauvages. La vie des Palestiniens est régulée par l'occupation militaire. L'eau, l'électricité, les frontières avec la Jordanie et l'Egypte, sont contrôlées par Israël. Environ 600 check point militaires imposés aux Palestiniens quadrillent la Cisjordanie, morcelant le territoire et réduisant les possibilités de déplacement. L'établissement des colons est facilité par un réseau de routes et de bus reliant Israël aux colonies. La bande de Gaza est totalement isolée de la Cisjordanie: Israël refusant tou déplacement entre ces deux territoires.D'un autre côté, la question de Jérusalem est capitale pour les Palestiniens. Elle est le symbole de la lutte contre l'occupation. Ehud Olmert a fêté les 40 ans de l'annexion de Jérusalem à l'Etat d'Israël lors d'une réunion officielle, le 13 mai au Centre Menahem Begin, du nom de l'ancien Premier ministre qui avait déclaré Jérusalem réunifiée et capitale éternelle d'Israël» en juillet 1980. Cette cérémonie a été boycottée par les gouvernements européen et américain, qui considèrent illégale l'annexion de Jérusalem-Est. Leurs ambassades respectives restent situées à Tel-Aviv, marquant leur refus de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël. Les colonies au sein même des quartiers arabes de la vieille ville, située à l'Est, se développent, gardées par des hommes armés et payés par la municipalité. Les blocs de colonies entourant la ville s'agrandissent constamment, formant une barrière de territoire devenu israélien et de facto annexé par le mur de séparation, isolant ainsi la Ville sainte de la Cisjordanie et réduisant les possibilités de voir Jérusalem-Est devenir la capitale du futur Etat palestinien. L'extension des colonies est souvent qualifiée de « cancer » par les Palestiniens, qui, s'il n'est pas traité dans l'urgence, finira par venir à bout de tout espoir d'un règlement du conflit à travers l'établissement de deux Etats.