L'armée libanaise combat pour une 11e journée consécutive des activistes du Fatah al Islam retranchés dans le camp de réfugiés palestinien de Nahr al Bared, dans le nord du pays, et la justice a inculpé de terrorisme onze de ces extrémistes islamistes. De sources judiciaires, on a déclaré que dix Libanais et un Syrien, tous en détention, avaient été inculpés pour les affrontements survenus autour du camp de Nahr al Bared, qui ont fait 79 morts - 34 militaires, 27 activistes et 18 civils. Ils encourent la peine de mort. Les autorités libanaises imputent au Fatah al Islam la responsabilité de ces combats, déclenchés par des attaques contre les positions de l'armée autour du camp et près de la ville voisine de Tripoli le 20 mai. Les belligérants ont à nouveau échangé des tirs d'artillerie et d'obus de mortier pendant plusieurs heures dans la nuit de mardi à mercredi. D'après des témoins, il s'agit des plus violents affrontements en une semaine. La situation s'est progressivement calmée aux premières heures de la journée. DE L'AIDE ACHEMINÉE DANS LE CAMP Le gouvernement libanais exige la reddition des activistes. Le Fatah al Islam dit se trouver en situation d'autodéfense et exclut toute reddition. Un accord arabe de 1969 interdit à l'armée libanaise de pénétrer dans les douze camps de réfugiés palestiniens du Liban, dans lesquels vivent 400.000 personnes. Le gouvernement libanais a autorisé une médiation de responsables palestiniens pour tenter de trouver une issue à la crise, de crainte qu'elle se propage à l'ensemble des camps de réfugiés. Sur les 40.000 habitants de Nahr al Bared, plus de 25.000 ont fui les combats et se sont abrités en majorité dans le camp voisin de Beddaoui. De la nourriture, des médicaments et de l'eau ont été acheminés à l'intérieur de Nahr al Bared, où la population encore présente n'a plus ni eau courante ni électricité, ont rapporté des témoins. Des membres de la majorité parlementaire à Beyrouth affirment que le Fatah al Islam n'est qu'un paravent pour les activités des services de renseignement syriens au Liban, ce que Damas dément. D'après les autorités libanaises, le Fatah al Islam est composé d'Arabes en provenance d'Arabie saoudite, d'Algérie, de Tunisie, de Syrie et du Liban.