Un Palestinien a été tué et trente blessés dans un raid aérien israélien jeudi contre le quartier général de la force exécutive relevant du gouvernement palestinien à Gaza, où un nouveau cessez-le-feu dans les combats interpalestiniens a été violé. L'attaque israélienne a détruit le bâtiment du quartier général de la Force exécutive dans le quartier de Rimal, dans le centre de Gaza. Des ambulances ont été vues évacuant des blessés, dont une femme sous les gravats, alors que des hommes armés tiraient en l'air. Une source médicale a indiqué qu'une personne, dont l'identité était inconnue, avait été tuée et trente autres blessées au cours du raid. La Force exécutive a été créée en mars 2006 peu après la formation du gouvernement palestinien pour contrer l'hégémonie du Fatah dans les services de sécurité palestiniens, qui refusaient alors de coopérer avec le nouveau gouvernement. A la suite des raids israéliens, le Hamas a menacé l'Etat d'Israël de réagir avec violence. «Toutes les options contre l'ennemi sioniste sont ouvertes, y compris des attaques suicide», a déclaré un porte-parole, Abou Obaida. L'armée israélienne a confirmé un raid aérien contre la ville de Gaza, sans autre précision. Parallèlement, la quatrième trêve instaurée mercredi soir entre le Fatah et le Hamas a été mise à mal par des affrontements entre les forces de sécurité fidèles à M. Abbas et les combattants du Hamas, qui ont fait un mort et 12 blessés jeudi selon une source médicale. Ces affrontements ont fait au total 45 morts depuis le 11 mai, selon des sources officielles palestiniennes. Le nouvel accrochage s'est produit lors de funérailles à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert avait mis en garde mercredi contre une réaction «sévère» de son pays aux tirs de roquettes incessants depuis la bande de Gaza contre le sud d'Israël, qui ont fait six blessés et des dégâts matériels, menaçant particulièrement de s'en prendre aux états-majors de différentes organisations armées. «Nous allons frapper tous ceux qui sont impliqués dans les tirs et la production de roquettes», a renchéri jeudi le vice-ministre de la Défense Ephraïm Sneh. «En l'absence d'une action efficace de la communauté internationale pour mettre fin aux tirs sur Sdérot (sud) Israël agira pour faire cesser ces attaques», a affirmé par téléphone la ministre israélienne des Affaires étrangères, Tzipi Livni à son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. «Israël attend de l'Union européenne qu'elle s'implique pour faire cesser les tirs sur Israël», a souligné Mme Livni au ministre allemand, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE. Plus tôt, jeudi matin, un appareil israélien avait mené un raid contre une position de la Force exécutive dans le nord de la bande de Gaza, sans faire de victime, ont affirmé des témoins et des sources de sécurité. L'aviation israélienne avait déjà mené mercredi deux raids dans la bande de Gaza, tuant quatre paletiniens et faisant 34 blessés. Selon la radio militaire, l'armée dispose d'une «banque de cibles» où sont recensés des Palestiniens, combattants et activistes, ainsi que leur chefs, directement liés aux tirs de roquettes. Par ailleurs, des chars israéliens ont pris position jeudi à la pointe nord de la Bande de Gaza près de la frontière. Toutefois, des responsables militaires israéliens ont souligné que ces mouvements n'étaient «pas inhabituels», et aucun signe ne montrait une attaque imminente de ces chars. Ces mêmes responsables ont refusé de préciser la nature exacte de cette opération. Toutefois, au cours des derniers mois, les chars israéliens ont fait des incursions de plusieurs centaines à l'intérieur de la bande côtière palestinienne à la recherche de bombes placées le long de la frontière. Mercredi, le cabinet israélien s'est prononcé contre une opération militaire d'envergure à Gaza après les tirs répétés de roquettes par des militants palestiniens.