Trois bombes ont explosé séparément en Algérie, au cours des dernières quarante huit heures, faisant quatre blessés parmi les militaires alors qu'au même moment l'aviation algérienne poursuit des bombardements "intenses" au nord de Tizi Ouzou (100 km à l'est d'Alger), contre des fiefs de groupes armés, rapportent mercredi des journaux locaux. La première bombe a explosé au passage d'un convoi militaire à Bouderbala, dans la daïra de Lakhdaria, relevant de la wilaya de Bouira (120 km au sud est d'Alger), blessant un militaire. Cet attentat à l'explosif vient rappeler violemment le calme précaire qui règne depuis quelque temps à Bouira alors que la situation sécuritaire régnant dans les wilayas limitrophes reste préoccupante, écrit le quotidien El Watan. La seconde bombe a explosé au passage d'un convoi militaire au lieu dit Boufatisse, dans la daïra de Oulad Aantar, dans la wilaya de Médéa (90 km au sud d'Alger), blessant deux soldats. Des militaires mènent une opération de ratissage dans cette région depuis une dizaine de jours à la recherche d'un groupe armé activant entre les wilayas de Médéa et de Aïn Defla (146 km à l'ouest de la capitale). Ce groupe armé est spécialisé dans les faux barrages qu'il dresse dans les deux wilayas, indique la presse. La troisième déflagration a eu lieu dans les montagnes de Mokorno entre les wilayas M'sila (246 km au sud ouest d'Alger) et Aïn Defla, faisant un blessé parmi les soldats. Ces derniers sont déployés dans la région dans le cadre d'une opération de ratissage visant à déloger les groupes armés qui trouvent refuges dans les montagnes de la région. L'aviation algérienne poursuit, par ailleurs, des bombardements "intenses" visant le massif boisé entre Azeffoun et Tigzirt, sur la côte maritime, au nord de Tizi Ouzou, rapporte le quotidien Le Soir d'Algérie, qui précise que les détonations, entendues à des kilomètres à la ronde, ont suscité une panique chez les citoyens. Trois hélicoptères de l'armée algérienne ont survolé, lundi, pendant près d'une demi-heure, une large zone au lieu dit Agouni-Ouzidoud en s'étendant vers Tigzirt, une région montagneuse faisant face à la mer et dotée d'une dense forêt difficilement accessible, souligne le journal qui rappelle que ce n'est pas la première fois que l'armée cible ce périmètre, fief des groupes armés. A Jijel (359 km à l'est d'Alger), le gazoduc central a été visé par une action de sabotage par un groupe armé qui est parvenu à faire exploser une bombe endommageant le gazoduc provoquant ainsi une coupure de gaz dans plusieurs immeubles et autres habitations dans la zone de Timdwane, relevant de cette wilaya, rapporte le quotidien El Khabar, qui précise que la déflagration a provoqué un incendie. Plusieurs régions limitrophes de Jijel seront privées du gaz durant quelques jours, le temps de réparer le gazoduc endommagé. Le même journal rapporte qu'un convoi militaire a échappé, lundi, à un attentat à l'explosif à Oulad Laaskar, près de Jijel. Une bombe enfouie sous la terre a explosé bien après le passage du convoi qui a échappé à un massacre, ajoute la publication. A Sidi Bel Abbès (440 km à l'ouest de la capitale), la chambre criminelle a condamné, mardi, un terroriste dénommé Djabeur à la perpétuité pour appartenance à un groupe terroriste armé, vol qualifié et constitution d'une association de malfaiteurs. L'accusé, âgé de 37 ans, a été reconnu coupable pour des faits qui remontent aux années 1994 et 1995. Plusieurs victimes avaient, selon l'arrêt de renvoi, porté plainte pour vol et racket et formellement reconnu l'accusé parmi les auteurs de ces forfaits. La violence qui sévit en Algérie a fait, de 1992 à 2002, entre 150.000 et 200.000 morts alors qu'une centaine de personnes, en majorité des éléments des services de sécurité, ont péri dans les actes de violence dans ce pays depuis le début d'avril dernier.