Des milliers de personnes ont commencé vendredi après-midi, sous une pluie battante, à défiler dans les rues d'Anvers (nord) pour dénoncer le racisme, deux semaines après le meurtre d'une fillette et de sa nourrice africaine par un jeune proche de l'extrème-droite. Selon la police, les manifestants étaient "plus de 11.000" au moment où le cortège s'est ébranlé dans le quartier nord de la ville, en direction du palais de Justice, alors que des milliers de personnes continuaient à converger vers le lieu de rassemblement. Comme les organisateurs l'avaient demandé, les personnes présentes dans la foule ne portaient ni pancartes, ni calicots. En revanche, beaucoup de participants portaient un vêtement blanc en signe de solidarité. A la tête du cortège, des enfants portaient deux banderoles frappées des slogans de la marche: "Le chagrin est sur Anvers" et "Stop au racisme, la diversité est la réalité". La marche a été préparée de commun accord avec les familles et les diverses communautés de la ville en mémoire des victimes de l'agression raciste commise le 11 mai par un skinhead anversois, Hans Van Themsche. Ce jour-là, ce lycéen de 18 ans avait abattu avec une carabine de chasse la petite Luna Drowart (2 ans) et sa nourrice malienne de 24 ans, Oulemata Niangadou, après avoir grièvement blessé une femme turque de 46 ans, Songül Koç. Immédiatement arrêté, il avait expliqué son geste par des motifs racistes. La marche d'Anvers est également un message lancé au parti d'extrême droite Vlaams Belang (VB, L'Intérêt Flamand), selon des participants. "Je suis là pour soutenir les familles, pour dénoncer la violence, mais surtout pour m'opposer au Vlaams Belang. Je suis sûre que le VB a une responsabilité morale dans ce qui s'est passé ici", a expliqué Lisbeth Jasper, une Anversoise de 24 ans.