À peine constituée qu'une récente association se met en évidence avec une innovation des plus originales. Si Agadir abrite des festivals et des rencontres de théâtre, de musique, des arts plastiques, de cinéma et autres, cette fois-ci, la poésie est à l'honneur. L'association FOUNOUN, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, en partenariat avec la faculté des lettres relevant de l'université Ibn Zohr tente d'entamer cette nouvelle aventure de la poésie sous toutes ses formes. Lors d'un point de presse accordé aux représentants des médias, jeudi dernier dans un hôtel de la ville, les responsables de cette association ont regretté que "nos étudiants ne connaissent pas assez les poésies marocaines". C'est un grand vide que nous voulons combler, disent-ils, en collaboration avec toutes les bonnes volontés, dans le secteur de l'éducation et de la formation. En fait, c'est une démarche pédagogique, culturelle et esthétique que l'association essaie de mettre en évidence, à travers des actions articulées autour des ateliers et des rencontres avec les élèves et les étudiants, principales cibles de ses activités, tout au long de l'année. Pour commencer et juste après quelques mois de sa constitution, quoique les membres ¦uvrent dans ce sens depuis des années, l'association organise un festival très ambitieux du 19 au 21 avril courant, avec en tête d'affiche l'éminente figure emblématique Abdeltif Lâabi, à qui on eut l'idée de rendre un vibrant hommage pendant cette première édition du festival des poésies marocaines. Le choix, expliquent les organisateurs, se justifie par le fait que le poète marocain a donné naissance à la fameuse revue "Souffles" et aussi un souffle considérable à la poésie marocaine engagée des années durant. Le programme comporte pareillement des conférences et des lectures poétiques animées par des intellectuels en tamazight (tachelhit, tarifit), en arabe (classique, hassani, zajal), en français, en espagnol et en judéo-marocain. Cette diversité linguistique donnera sans doute cette singularité que cherchent les initiateurs de cette manifestation qui, d'emblée, "fait monter la barre bien haut" comme le précisa l'un d'eux, au cours de cette conférence de presse. En effet, c'est un beau défi que relève l'association dont le plus grand souci est de valoriser la poésie marocaine et de vulgariser ses spécificités diverses et combien empreinte de musicalité et de richesses profondes. Saluons vivement ses initiateurs : Erhouni, Echabi, Achmit ou encore Daouani qui nous permettent d'écouter et savourer les mots et les sonorités des prodiges des poésies marocaines. Comme ce poème d'Abdeltif Lâabi : Je ne me connais d'autre peuple que ce peuple impossible nous nous rejoignons dans la transe la danse nous rajeunit nous fait traverser l'absence